jeudi 26 février 2009

CCCII : Les statues de l'Hôtel de Ville (32e volet) : Alfred de Musset par Jean-Antoine-Marie Idrac

 

Voici le 32e épisode de la série des statues de l'Hôtel de Ville. Elle concerne celle située au 2e étage de la façade qui donne vers la Seine dans la partie la plus à droite lorsque l'on regarde vers l'Hôtel de Ville. Elle ne concerne pas un inconnu :"A.de Musset", c'est-à-dire Alfred de Musset.

Louis-Charles Alfred de Musset-Pathay, dit Alfred de Musset est né à Paris le 11 décembre 1810. C'est bien sûr un écrivain français resté très célèbre pour sa poésie et ses tragédies.

Le père d'Alfred de Musset est mort en avril 1832 de l'épidémie de choléra qui a fait des ravages dans Paris même dans les milieux les plus aisés.  C'est en 1834 qu'Alfred de Musset a publié deux de ses principales oeuvres : On ne badine pas avec l'amour et Lorenzaccio.Très ami du duc d'Orléans, le fils aîné de Louis-Philippe Ier, il devient en 1838 bibliothécaire du ministère de l'Intérieur... poste dont il est révoqué suite à la révolution par Ledru-Rollin en mai 1848. Il retrouve le poste de bibliothécaire, cette fois au ministère de l'Instruction publique, en 1853 peu après l'avènement du second Empire. Alfred de Musset était donc très nettement dans le camp de la réaction. Malade d'une malformation cardiaque aggravée par une vie pas très rangée, il meurt le 2 mai 1857 à Paris.

En 1852, il avait été élu à l'Académie française au fauteuil 10 occupé aujourd'hui par Florence Delay (élu en 2000 en remplacement de Jean Guitton).

Pour ceux -et celles- qui aiment les citations voici quelques suggestions :

-"Un peuple malheureux fait les grands artistes(dans Lorenzaccio)

- "Jours de travail, seuls jours où j'ai vécu" (dans Poésies nouvelles)

- "Aimer est le plus grand point, qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse" (dans La coupe et les lèvres).

La rue Musset est située dans le 16e arrondissement de Paris.

La statue est une oeuvre de Jean-Antoine-Marie Idrac (né à Toulouse le 14 avril 1849 et mort dans le 9 arrondissement de Paris le 28 décembre1884). On lui doit aussi la statue de Lavoisier située sur la façade principale de l'Hôtel de Ville (voir article du 20 janvier 2012) et la statue équestre d'Etienne Marcel (statue achevée après sa mort par Laurent Marquestre [voir article du 16 avril 2008]).


lundi 23 février 2009

CCXCIX : Une salissure sur les murs du 4e

  

Les murs du 4e arrondissement permettent de se souvenir des grandes et des petites histoires...

 Cela fait un an qu'au salon de l'agriculture, un type a fait un effort incroyable pour approcher le président de la République (quand on sait la presse que provoque ce genre de situation, on sait qu'il faut jouer des coudes pour y parvenir) pour finir par lui dire "Touche moi pas tu me salis" quand Nicolas Sarkozy lui a tendu la main.

Comme on le voit sur cette photo sur cette photo que j'ai prise dans le 4e arrondissement en mai 2008, certains graffitti ont eux-même rendu hommage sur les murs à cet acte d'un courage incroyable.

Admettons certes que Nicolas Sarkozy se serait grandi en lui répondant autre chose que "Casse-toi pauvre con !" ,mais s'amuser à salir les murs du 4e arrondissement pour évoquer l'exploit de cet imbécile qui a cherché à humilier le président de la République, je ne suis pas sûr que cela soit non plus très malin !

vendredi 20 février 2009

CCXCVI : Le signe du Poisson sur la façade de Notre-Dame

  

 Pour ceux qui l'ignoreraient, l'Eglise catholique n'a pas toujours été réfractaire à cette "science" très incertaine qu'est l'astrologie. Pour s'en convaincre, il suffit d'observer les décors qui ornent de chaque côté le portail dit "de la Vierge". On peut en effet, y voir chaque signe astrologique avec, détail intéressant, l'activité pratiquée à cette époque au Moyen Age.

Ainsi avec le signe du Poisson est associé un personnage dont la tête a disparu mais on voit qu'il est près du foyer en train de se chauffer les pieds... Le signe du poisson correspond au dernier mois de l'hiver (20 février-20 mars).

mercredi 18 février 2009

CCXCIV : Un autre bel exemple d'art de la rue

  

Je sais que les graffitti ne sont pas du goût de tous et je prends encore une fois le risque que l'on considère que je fais l'apologie de ceux qui dégradent les murs du 4e. Je persiste à penser que vu le manque d'espace d'expression libre dans notre quartier en voie de muséification et de mercantilisation massive, les artistes doivent être encouragés pourvu bien sûr qu'ils aient du talent. A leur sujet, je préfère désormais parler "D'art de la rue" à l'expression "Street art" retenue par Olivier Francheteau à plusieurs. Vu mon nom de famille, on comprendra ce choix !

Voici tout d'abord trois photos que j'ai prises dans un recoin de la rue Sainte-Croix-de-la-Bretonnerie. 

 J'aime vraiment beaucoup les oeuvres de cet artiste qui réalise ses créations grâce en partie à des collages de journaux. Cette fois le collage est en grande partie fait avec des photos : 

En janvier, le même artiste avait collé une autre de ses oeuvres sur un mur de la rue Aubry-le-boucher qu'il utilise souvent. J'aimais aussi beaucoup cette création. J'en ai fait une photo au flash de nuit en me promettant de repasser en journée mais quand je l'ai fait elle avait été arrachée... Grandeur et misère d'un art éphémère !

 

 


P.S. : de nouvelles découvertes fin février 2009 : 






mardi 17 février 2009

CCXCIII : Rue des Francs bourgeois : Des "bourgeois" pas riches !

 

En lisant le livre d'Eric Hazan,  L'Invention de Paris, j'ai découvert l'origine du nom de la rue des Francs Bourgeois qui est située dans la partie Nord du 4e arrondissement à la limite avec le 3e arrondissement.

En effet, en note du bas de la page 79, on peut lire cette explication : "A l'emplacement de l'Hôtel d'Almeyras se trouvait au XVe siècle une "maison d'aumône" . Ce fut cet asile qui fit donner à cette rue le nom de Francs-Bourgeois, ceux qui demeuraient dans cet hôpital étant par leur pauvreté, francs, c'est-à-dire exempts de toutes taxes et impositions (Jaillot, Recherches critiques, historiques et topographiques sur la ville de Paris, Paris, 1782, réédition, Paris, Berger-Levrault, 1977).

Cette maison fondée vers 1350 se trouvait au niveau des N°34 et 36 de l'actuelle rue (donc côté 3e arrondissement). Elle pouvait accueillir 48 personnes.

On parlait de "bourgeois" car au Moyen-Âge, cela désignait tous les habitants d'un bourg (ou d'une ville). L'explication complète du nom de cette rue, nous montre donc que ces bourgeois n'étaient pas tous particulièrement riches!

C'est vers 1500 que la rue a pris ce nom. Pendant la Révolution, elle avait été rebaptisée rue des "Francs-citoyens". Le tracé actuel de la rue date de 1868.

lundi 16 février 2009

CCXCII : Les statues de l'Hôtel de Ville (31e volet) : Madame Geoffrin par Jules Franceschi

 Voici le 31e volet de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de Ville. Nous sommes arrivés sur la façade du quai "de l'Hôtel de Ville". Dans la partie toute à droite, au 1er étage, on peut voir la  statue de la 1ère femme de cette série : Madame Geoffrin.

Marie-Thérèse Rodet, épouse Geoffrin est née à Paris en 1699. Elle y est morte le 6 octobre 1777. Madame Geoffrin est restée célèbre grâce au "salon" qu'elle tint dans son Hôtel particulier de la rue Saint-Honoré à partir de 1749. Le "salon de Madame Geoffrin" réunissait les plus grands intellectuels de son temps.

Ceux et celles qui ont encore quelques souvenirs de leur manuel d'histoire-géographie de 4e se rappellent certainement du tableau Lecture de la tragédie de Voltaire, "L'orphelin de Chine" dans le salon de Mme Geoffrin peint par Le Monnier en 1812 pour montrer ce lieu important du siècle des Lumière.

 Madame Geoffrin était un esprit éclairé, tout comme sa contemporaine Mme de Pompadour. Elle a soutenu la publication de l'Encyclopédie et entretenu une correspondance avec les penseurs de son temps et les figures du despotisme éclairé de son époque (par exemple la Tsarine Catherine II de Russie).

A ma connaissance, si Mme Geoffrin est honorée par une des statues de l'Hôtel de Ville, aucune rue de Paris ne porte son nom. Ce qui est fort regrettable ! 

La statue est une oeuvre  de Louis-Julien, dit Jules, Franceschi (né à Bar-sur-Aube le 11 janvier 1825 et mort à Paris le 1er septembre1893) qui a aussi sculpté des statues pour les façades du Louvre (Mars dans la Cour carrée, L'Histoire  sur l'aile de Flore, La Science au  Pavillon des États et le fronton du Pavillon de Flore.). On lui doit aussi la statue du chimiste Fourcroy sur la façade de l'Hôtel de ville qui donne sur la place (voir article du 27 octobre 2012)

N.B. : On peut remarquer que l'alcove de cette statue -notamment dans sa partie supérieure- présente quelques restes d'impacts de tirs : certainement une trace des combats qui ont eu lieu en août 1944 au moment de la Libération de Paris.

 

 

dimanche 15 février 2009

CCXCI : Rue de La Reynie, une rue qui rend hommage au père de "Paris, Ville Lumière"


 

Située dans le quartier Saint-Merri, la rue de la Reynie se prolonge vers l'ouest dans le 1er arrondissement.

En lisant récemment le livre d'Eric Hazan, L'invention de Paris (voir mon article sur Heliosse), je me suis rappelé que cette rue rendait hommage à un grand serviteur de Louis XIV : Gabriel Nicolas de La Reynie (1625-1709), le 1er Lieutenant de Paris, charge dont il a été titulaire de 1667 à 1697.

A la demande du Roi-Soleil, La Reynie a fait installer dans Paris près de "trois mille lanternes -cages de verre protégeant des chandelles, accrochées par des cordes à la hauteur du premier étage des maisons". C'est donc à La Reynie que Paris a pris dès l'Ancien Régime le surnom de "Ville-lumière" (je cite Eric Hazan). Le but de cet éclairage était de rendre Paris plus sûr la nuit.

La rue porte ce nom depuis 1822. Un hommage de la Restauration à ce grand serviteur du Roi-Soleil. La Reynie a appliqué de manière particulièrement sévère la répression envers les Protestants après la Révocation de l'Edit de Nantes en 1685.

La Reynie est donc à l'origine de "Paris Ville-Lumière" mais ayant appartenu au "Grand Siècle" il n'est donc pas un représentant du siècle des "Lumières" qui est plutôt l'époque d'un de ses successeurs comme Lieutenant de Paris, Antoine de Sartine.

Chose étrange, la rue de La Reynie commence côté impair au N°9 et côté pair au N°18. Après enquête cela est dû au fait qu'avant l'aménagement du quartier Beaubourg dans les années 1970, la rue de la Reynie avait un prolongement vers l'Est en léger déport vers le Nord (on peut s'en rendre compte car, dans l'axe de la rue actuelle, il y a un immeuble du XVIIIe siècle). Ce prolongement de la rue de La Reynie passait à l'emplacement des constructions dont la façade donne sur la rue Edmond Michelet.

La largeur de la rue actuelle montre qu'il s'agit d'une artère considérablement élargie au XIXe siècle à l'époque des travaux d'Haussmann et de la percée du boulevard Sébastopol. Comme pour la rue du Bourg-Tibourg, les ardeurs destructrices ont heureusement cessé et cette rue fait aujourd'hui comme une petite place agrémentée d'arbres.

Sur un plan de Paris en 1850, la rue de la Reynie apparaît "en biais". A l'époque, elle n'était pas parallèle à la rue des Lombards. Tout comme cette rue, elle finissait à l'Ouest au niveau de la rue Saint-Denis mais elle s'en éloignait en partant vers l'Est ce qui formait un pâté de maisons en forme de trapèze.
 

vendredi 13 février 2009

CCLXXXIX : Rue des Archives : une rénovation qui mérite une vraie concertation

 

Hier soir, jeudi 12 février, j'étais présent à la réunion consacrée  à la rue des Archives. La soirée a connu quelques moments "chauds" car la mairie a proposé un projet de rénovation qui pose plusieurs problèmes.

En effet, la proposition de travail initial consiste à réduire la largeur de la rue pour limiter les stationnements illégaux qui paraît-il bloquent le bus 75 au niveau de la rue des Archives. Pour ma part, je n'ai jamais vu ce bus bloqué ailleurs qu'à l'entrée de la rue des Archives au niveau du BHV. Je considère que rétrécir la voie sera par contre une vraie source de problèmes, notamment pour les commerces qui au niveau de mon pâté de maisons doivent se faire livrer (je pense aux restaurants et surtout au magasin de vêtements Masculin Direct).

Mais, surtout, ce qui a mis le feu aux poudres, est l'impression qu'ont eu une partie des riverains que l'on voulait faire la part belle aux cafés qui sont perçus comme une nuisance par certains. Le projet consiste, en effet à installer des "contre-terrasses" en bord de rue du côté impair (c'est-à-dire au niveau du Cox et de l'Open Café) avec l'idée que cela permettrait de libérer les trottoirs : 


Face à l'ire de certains riverains, la maire, Dominique Bertinotti s'est laissée aller à dire que si on voulait le calme, il fallait déménager mais qu'il ne fallait pas vivre dans le 4e arrondissement.

La parole de sagesse est venue de Gérard Simonet, le président de l'Association Vivre le Marais. En effet, celui a tout d'abord rappelé que les nuisances liées aux terrasses de café avaient été considérablement limitées depuis quelques mois. Il a donc suggéré que l'on pourrait peut-être se limiter  à des aménagements beaucoup moins coûteux pour le contribuable parisien.

La maire du 4e a en tout cas affirmé que si finalement les riverains bloquaient tout projet de changement, elle n'accepterait plus d'entendre et de recevoir des plaintes au sujet des nuisances de la rue des Archives. Je ne suis pas sûr que cela plaise à tout le monde...

En début de réunion, elle avait annoncé que les riverains présents se prononceraient par un vote en fin de séance... finalement, c'est dans un consensus plus ou moins serein que les participants se sont séparés en confiant à  "bureau" composé par des volontaires l'avenir de ce projet.

Un "conseil de rue" va être mis en place. Il faut espérer qu'il permettra d'aboutir à une solution qui permettra de répondre aux attentes des habitants et des commerçants de la rue. Ce ne sera possible que si tout le monde (riverains ET pouvoirs publics) joue vraiment le jeu de la concertation.

 

samedi 7 février 2009

CCLXXXIII : Le 4e frappé par l'Obamania...

 

 Voici un article qui fera plaisir à mon ami Nizar ! J'ai pris ces photographies l'angle de la rue Saint-Merri et de la rue du Renard. 


Cette représentation du nouveau locataire de la Maison Blanche semble être une création dont le but est de le glorifier. Ce genre d’œuvres peut aussi se lire au 2nd degré : Barrack Obama n'est justement pas Superman et on attend tant de lui qu'il risque d'en décevoir plus d'un tant les attentes sont grandes.

Sans considérer que Barrack Obama est superman, je considère pour ma part que nous avons grandement intérêt à ce qu'il réussisse dans sa tâche.

 

jeudi 5 février 2009

CCLXXXI : La place des Vosges sous la neige le 2 février 2009 au matin

 

C'est devenu une tradition en cette année 2009. Le 1er lundi de chaque mois, il neige. Une chance puisque je travaille chez moi ce jour-là de la semaine.

En janvier, je n'avais pas eu le temps d'aller faire des photos de la partie Est de l'arrondissement. Je m'étais limité à la partie "Ouest" (voir l'article du 7 janvier 2009). J'ai eu droit à une séance de rattrapage le 2 février au matin avant que le redoux ne fasse fondre la neige beaucoup plus rapidement que la fois précédente. J'en ai profté pour aller prendre des vues d'une place qui sous la neige porte fort bien son nom : la place des Vosges. (J'ai consacré un article à l'origine du nom de cette place le 26 octobre 2008).





mardi 3 février 2009

CCLXXIX : Graffitti... sympathique(s) sur la boîte à lettres de l'angle Renard/Verrerie


 Je n'ai pas pour habitude d'encourager les graffitti, notamment sur les boîtes à lettres qui sont souvent dans un piteux état. Cependant, je ne peux m'empêcher de trouver que ce dessin pourtant fort simple sur la boîte à lettres situé à l'angle de la rue de Verrerie et de la rue du Renard est très réussi. J'ai vu plus d'un passant, notamment les enfants, avoir une réaction amusée.

A ce même endroit en août 2005, j'avais déjà fait des photo d'une autre "oeuvre", cette fois au pochoir, que j'avais trouvé particulièrement réussie sur ce support

En plus, j'avoue que j'aime beaucoup les peintures de Salvador Dali !