vendredi 31 juillet 2009

CDLVII : Sur l'île Saint-Louis, les vestiges d'un des derniers jeux de paume

 

Sur l'île Saint-Louis, au 54 rue Saint-Louis-en-l'ïle on trouve une des dernières salles de jeu de paume.

Grâce au N°99 de la revue de Paris historique du 1er semestre 2009, on peut apprendre que cette salle date de 1634. Elle tombait en ruines. En 1986, elle a été réhabilitée par l'architecte G. Prache.

Le hall d'entrée, les ferronneries et la superbe charpente en châtaignier ont été sauvegardés.


 On y trouve aujourd'hui un hôtel quatre étoiles.

 

jeudi 30 juillet 2009

CDLVI : Fontaine Wallace (3) : la fontaine de l'allée des justes.

 

Voici une autre fontaine Wallace que l'on peut voir dans le 4e arrondissement. Je renvoie à l'article que j'ai écrit à propos de la fontaine située au début de la rue de Rivoli (article du 15 mai 2009).

Cette fontaine est située juste à côté du Mémorial. On peut y voir les vitrines de la librairie consacrée à la Shoah et aux autres génocides du XXe siècle. Une adresse à connaître pour ceux qui s'intéressant à la question : 

Pour continuer la série sur les fontaines, voici un détail de la petite coupole qui surmonte cette fontaine  :


samedi 25 juillet 2009

CDLI : Station Châtelet / Pont-au-change de la ligne 7 : la voûte la plus ancienne du métro parisien

    

En haut à droite la voûte construite au XVIIe siècle

Les quais de la ligne 7 de la station Châtelet-Pont-au-change sont situés dans le 4e arrondissement. Ils sont en effet sous l'avenue Victoria (sur cette voie, voir l'article du 8 mars 2009).

Cependant, cette station présente un grand intérêt car la partie orientale de la voûte, comme cela est annoncé par un cartel situé sur le quai, est très ancienne . La photographie ci-dessus permet en effet de voir (en haut à droite) un ouvrage ancien qui date du XVIIe siècle. Il a été redécouvert au moment du percement de la ligne 7 dans les années 1920 du XXe siècle.

En effet, cette voûte a été édifiée sous le règne de Louis XIII. Un terrain situé entre le pont Notre-Dame (voir article du 19 mai 2009) et le pont au change (article du 15 avril 2009) avait été cédé au marquis de Gesvres en 1642 en échange de la construction d'un quai reposant sur une série d'arcades.

Si on lit le panneau informatif que l'on trouve sur le quai en direction de La Courneuve, on apprend que la voûte que l'on peut voir dans la station était un tronçon du "tunnel des cagnards" un égoût dont les eaux usées se déversaient au niveau de ces arcades construites au XVIIe siècle :

 Très rapidement, ces lieux devinrent un repaire mal famé. En 1860, ces câgnards (les voûtes construites à l'avant d'un port) furent bouchées par des murs de maçonnerie. Un aspect parmi tant d'autres de la volonté de faire régner l'ordre du préfet Haussmann répondant ainsi aux souhaits de l'empereur Napoléon III.

Ce n'est que vers 1921, au moment du percement des tunnels pour la ligne Ivry-Villette que ces voûtes furent redécouvertes. Elles furent soigneusement conservées grâce à la vigilance de la Commission du Vieux Paris.

Une passerelle a été construite à l'extrêmité des quais pour pouvoir admirer cette voûte fort ancienne. On peut passer à cet endroit tous les jours sans se rendre compte de l'antiquité du lieu.

 
Une vue de la passerelle située à l'extrémité des deux quais de la ligne 7
 
Cette vue prise sur la voie Georges Pompidou correspond à l'accès extérieur de ces galeries construites au XVIIe siècle.

Sur la question : voir le livre de Rodolphe TROUILLEUX (texte) et Jacques LEBAR (photographies), Paris secret et insolite, Parigramme, 1996/2006.

 
 

mercredi 22 juillet 2009

CDXLIX : Les statues de l'Hôtel de Ville (45e volet) : Le peintre Jean-Jacques Bachelier par le sculpeur Auguste Paris

  

Voici le 45e volet de la série des statues de l'Hôtel de Ville. Elle concerne Bachelier dont la statue est très peu visible. Elle est située à droite de Delaroche, au dernier étage, dans un coin situé dans l'aile du renfoncement qui donne sur la rue de Rivoli : 

 Le "Bachelier" semble être un mystère. Il est un peu tombé dans les oubliettes de l'Histoire. Il est par exemple complètement omis dans la liste des statues de l'Hôtel de Ville qui apparaît sur le site que j'ai mis en lien sur ce blog.

D'après les dates qui figurent au dessus de la statue, Bachelier serait né en 1721 et mort en 1805... Cela m'a longtemps fait désespérer de trouver la trace de ce personnage.

Finalement, je me suis rendu compte qu'un Jean-Jacques Bachelier  est né le 6 mai 1724 et mort le 13 avril 1806. Il s'agissait d'un peintre qui dans sa jeunesse a travaillé pour Louis XV et Mme de Pompadour.

Il a semble-t-il réalisé de nombreuses peintures intimistes comme cette scène représentant un lapin blanc et un chat dormant vendue chez Christie's en 1990 : 


 Ainsi que des natures mortes comme ce Bouquet de fleurs, flûte et partition

Voici aussi un tableau qu'on l'on peut voir dans les collections publiques : une scène de chasse au lion exposée au musée de Picardie à Amiens :

La fiche que lui consacre Georges Veyrat dans Les statues de l'Hôtel de Ville paru en 1892 est intéressante car elle permet d'apprendre que Jean-Jacques Bachelier qu'en 1765 Bachelier a fondé une "école gratuite de dessins appliqués à l'industrie" :

Si cette statue doit vraiment lui rendre hommage, il faudrait au plus vite remettre les années réelles de sa naissance et de sa mort ! Il faut transformer le 1 de 1721 en 4 et le 6 de 1806 en 5 pour corriger une négligence de l'époque où la statue a été installée à la fin du XIXe siècle.

La statue est une oeuvre d'Auguste Paris né à Paris le 3 janvier 1850 et mort à Colombes le 24 mars 1915. Il a aussi sculpté la statue de Favart qui est située dans une cour du Louvre.

On lui doit la statue de Danton au métro Odéon.

mardi 21 juillet 2009

CDXLVII : Réaménagement des Halles : un patrimoine du XXe siècle, les pavillons Willerval

 

Parmi, les arguments que l'on entend pour justifier ces travaux, un argument revient fréquemment. Il concerne les "pavillons Willerval" qui portent ce nom en raison de l'architecte qui les a conçus. On y trouve une architecture en forme de palmier et  de tourelles le tout recouvert de miroirs .

Ces constructions qui datent des  années 1970 sont paraît-il laides... Lors du Conseil d'arrondissement du lundi 29 juin 2009, Christophe Girard l'adjoint à la Culture dans le 4e et pour la ville de Paris a parlé de "bâtiments absolument horribles"  L'idée d'après laquelle ce style est en dessous de tout, me rappelle les textes que l'on pouvait lire à la Renaissance, quand les ouvrages d'architecture expliquaient que l'art du Moyen Age était barbare (d'où l'apparition du mot gothique). Plus récemment, l'art industriel était lui aussi complètement décrié d'où la destruction des pavillons Baltard construits aux Halles au XIXe siècle. De nombreux spécialistes s'accordent à trouver du charme à ces constructions de l'ère industrielle.

Cet article est accompagné par quelques photos qui montrent que l'on peut aussi trouver des qualités esthétiques à ces pavillons conçus par Willerval et qui sont caractéristiques des années 1970.


Lors de la réunion de consultation publique du 22 juin 2009, j'ai entendu un 2e argument : ces pavillons n'étaient pas construits pour durer : ils étaient provisoires... J'aimerais rappeler que lorsque la Tour Eiffel a été construite en 1889, il était prévu qu'elle soit détruite dans les 20 ans qui suivraient... Heureusement, Gustave Eiffel a fini par obtenir que sa tour soit sauvegardée au début du XXe siècle pour des raisons initialement techniques : la Tour servait d'antenne ce qui était très utile pour les radios qui étaient une des autres innovations de l'époque. Gustave Eiffel est mort en 1923. Ce n'est que peu à peu que l'admiration pour sa plus célèbre réalisation est devenue quasi unanime.

 L'architecte, Jean Willerval, né en 1924, est mort en avril 1996. Il ne peut donc plus aujourd'hui défendre son oeuvre aux Halles. (On lui doit aussi trois tours de la Défense et le musée d'art contemporain de Dunkerque). Qui peut dire que, dans 20 ou 50 ans, on ne trouvera pas dommage la destruction des pavillons Willerval ?


 Le 3e argument consiste à dire que ces pavillons Willerval étaient des lieux peu sûrs. Il est vrai que ceux qui se sont autorisés à aller faire un tour sur les terrasses Lautréamont (au 1er étage) peuvent soutenir que cet espace était un lieu de refuge pour de nombreux SDF. Les coins et recoins que l'on y trouve ne sont certainement pas une bonne idée. Cependant, ce problème soulevait un débat relatif à l'aménagement de cet endroit. Fallait-il pour autant faire table rase de toute cette architecture ? On peut légitimement poser la question...

 Les pavillons Willerval devraient être détruits dès l'an prochain (en 2010). Il serait bon que l'on fasse appel à des photographes professionnels pour garder la mémoire de ces lieux qui ont marqué la vie des Parisiens pendant une trentaine d'années. Je me demande même pourquoi on ne pourrait pas conserver à cet endroit ou ailleurs un ou plusieurs de ces pavillons pour en garder la mémoire. J'ai laissé une remarque en ce sens sur les cahiers de consultation lors du passage de la commission en mairie du 4e.


 



 

dimanche 19 juillet 2009

CDXLV : Les anges de Paris Centre (6e volet) : les Anges des portes de 'l'Hôtel des Ambassadeurs de Hollande'

  

Voici 4 angelots...

Ils font partie de la porte en bois que l'on trouve rue Vieille-du-Temple sur la porte de l'Hôtel construit au XVIIe siècle pour Jean-Baptiste Amelot de Bisseuil (appelé depuis le XVIIIe siècle l'Hôtel des ambassadeurs de Hollande) :


samedi 18 juillet 2009

CDXLIV : Les animaux de Paris Centre : une nouvelle venue dans le 4e...

 

Voici un article qui va alimenter la rubrique les animaux du 4e.J'héberge à partir d'aujourd'hui et pour quelques semaines cette charmante chatte âgée d'un peu plus de 2 mois.

Addendum : La photo prise au début de cet article est un peu ancienne. Voici un petit supplément photo avec les premières photos du fauve prises dans le 4e :

l'animal alterne les périodes de fort dynamisme...  


 
... avec fort heureusement de longues périodes de calme et de repos :


 

vendredi 17 juillet 2009

CDXLIII : 17 juillet 1789 : le bleu, le blanc et le rouge devenaient les couleurs de la France dans le 4e arrondissement

  

Cette peinture est la partie centrale d'une oeuvre de J.-P. Laurens (Il ne s'agit pas d'une fresque car elle n'a pas été peinte directement sur le mur). Elle orne le mur ouest du salon Lobau de l'Hôtel de Ville, salle fréquemment utilisée pour les points de presse de Bertrand Delanoë et de ses adjoints : 


Cette peinture représente une date-clef de l'Histoire de France qui s'est déroulée dans le 4e arrondissement : "Louis XVI reçu par la municipalité de Paris le 17 juillet 1789". Trois jours plus tôt, les Parisiens avaient pris la Bastille (et les Invalides) pour y trouver des armes et de la poudre.

Pour éviter un bain de sang et composer avec les révolutionnaires, Louis XVI préféra temporiser et décida de se rendre à Paris le 17 juillet 1789. C'est la scène représentée sur cette oeuvre. Accompagné par une partie de sa Cour (les personnages à gauche du tableau), il se rend à l'Hôtel de Ville : il vient de sortir de son carosse. Le maire de Paris, l'astronome Bailly (élu le 15 juillet) l'accueille en bas des marches de l'Hôtel de Ville avec à ses côtés le commandant de la Garde nationale, le marquis de Lafayette. Derrière eux, à droite sur le tableau, les "Quarante" qui ont pris le pouvoir grâce à la prise de la Bastille font une haie d'honneur en brandissant leurs épées.

Plusieurs anecdotes à propos de ce tableau :

1°) Le peintre, J.-P. Laurens (1838-1921), a travaillé à l'époque de la IIIe République triomphante. Il réussit à représenter Louis XVI comme plus petit que les autres personnages. Cela permet de faire oublier que Louis XVI était un homme de grande taille puisqu'il mesurait -on a tendance à l'oublier- environ 1m90...

2°) Mis à part Lafayette, tous les personnages représentés sur le tableau (Louis XVI et Bailly notamment) ont fini leur vie sous le couperet de la guillotine ! Lafayette par contre a survécu à de nombreux régimes politiques puisqu'il est mort en 1834.

3°) Le tableau montre le moment où Bailly tend au roi la cocarde tricolore : Bleu, blanc rouge. La petite histoire veut que le 13 juillet 1789, Camille Desmoulins ait demandé aux Parisiens de porter une cocarde verte comme signe de reconnaisance. Cependant comme c'était la couleur de la famille d'Orléans, le bleu et le rouge (qui étaient les couleurs qui figuraient sur les armoiries de Paris) furent choisies. Par souci de modération, La Fayette aurait décidé d'ajouter le blanc qui était la couleur du Roi de France. La cocarde présentée au roi était donc bleu, blanc, rouge. Le 26 juillet 1789, Lafayette proposa aux électeurs parisiens de faire de ces trois couleurs les couleurs nationales. Elles furent très rapidement adoptées comme pavillon de reconnaissance pour les bateaux. La loi du 27 pluviôse an II (15 février 1794), fit officiellement de ces trois couleurs celles du drapeau français. Abandonné à la Restauration (en 1814/1815), il est définitivement redevenu l'emblème national lors de la Révolution de 1830. 

Dans la constitution de 1958, l'article 2 précide que "l'emblème national est le drapeau Bleu, blanc, rouge".

 

lundi 13 juillet 2009

CDXL : La statue de Louis XIV à l'Hôtel de Ville érigée le 14 juillet 1689 : 100 ans jour pour jour avant la Prise de la Bastille.

  

Une statue de Louis XIV trône au centre de la cour d'entrée de l'Hôtel Carnavalet (dans le 3e). Avant la Révolution cette statue se trouvait à l'Hôtel de Ville de Paris.Il s'agit d'une très belle œuvre d'un des plus grands sculpteurs du Grand siècle, Coysevox (prononcez Coysevou) qui représente Louis XIV âgé d'environ 50 ans à l'apogée de sa gloire.

Cependant ce qui a retenu mon attention est la date à laquelle cette statue a été érigée à l'Hôtel de Ville comme on peut le lire sur la  plaque située sur le socle : 


 

Chose surprenante donc, cette statue qui commémore le festin offert par la Ville de Paris au Roi soleil le 30 janvier 1687 a été mise en place le 14 juillet 1689 exactement 100 ans jour pour jour avant la Prise de la Bastille ! 

 Je ne suis pas sûr que les Parisiens qui ont pris la Bastille avaient conscience de cet anniversaire qui montre qu'un siècle plus tard les choses avaient bien changé !

CDXXXIX : Les statues de l'Hôtel de la Ville (44e volet) : Paul Delaroche par Léon Fourquet

  

Voici le 44e volet de la série consacrée aux statues de l'Hôtel de ville : il concerne la statue de Paul Delaroche qui se trouve sur la rue de Rivoli dans une des ailes en retour au dernier étage : 


 Paul Delaroche est un peintre du XIXe siècle. De son vrai nom Hippolyte De la Roche, il est né à Paris le 17 juillet à 1797 à Paris où il est mort le 4 novembre 1856.

Delaroche est un élève du peintre Jean-Antoine Gros dont on peut voir la statue pas loin de là sur la façade qui donne rue Lobau (voir le 28e volet de cette série).

Ses tableaux les plus célèbres sont des scènes historiques par exemple : 

 
Paul Delaroche, Cromwell devant le cadavre de Charles Ier, c. 1831,  Kunstmuseum de Bale
 
Paul Delaroche, Napoléon franchissant les Alpes, 1848, Musée du Louvre, Paris

 
Paul Delaroche, Napoléon abdiquant à Waterloo (1845), Leipzig, Museum den bildenden Künste.

Ce peintre est un peu passé de mode. Il est un des meilleurs exemples de ce goût des romantiques pour les scènes tragiques du passé.

La rue Paul Delaroche est située dans le 16e arrondissement.

 La statue est une œuvre de Léon-Charles Fourquet (1841-1938).

En août 2022, grâce à @Stefdesvosges, j'ai appris la date précise de décès du sculpteur Léon Fourquet qui a retrouvé cet extrait du Journal d'Alger du mardi 16 juillet 1938 :

 
 
On peut donc en conclure que Léon Fourquet est mort à Alger le samedi 19 juillet 1938.

Au musée des Beaux-Arts de Quimper, on peut voir un Cupidon en marbre qu'il a sculpté en 1881. Fourquet a été des premiers practiciens en marbre des oeuvres de Rodin, notamment "L'Homme au nez cassé" de 1874.

Toujours avec la complicité de @stefdesvosges je viens aussi de trouver la date précise de naissance de Léon Fourquet: il est né le 19 décembre 1841 à Saint-Forget dans les Yvelines :



 

vendredi 10 juillet 2009

CDXXXVI : Rue des Tournelles , la rue de l'emplacement du palais où Henri II est mort le 10 juillet 1559 après un accident de tournoi

  

La rue des Tournelles est une des rue située à l'extrémité Nord-Est du 4e arrondissement (elle se prolonge dans le 3e).

 Elle porte le nom du palais des Tournelles qui se trouvait au Nord de la rue Saint-Antoine au niveau de l'actuelle place des Vosges. Cette résidence avait commencé à être construite sous le règne de Charles V (1364-1380). En effet, la construction par ce dernier d'une nouvelle enceinte située plus à l'Est que celle de Philippe Auguste permettait à cette partie de l'actuel 4e arrondissement d'être protégée. L'actuelle rue des Tournelles était située à l'intérieur de ce rempart.

Le palais des Tournelles avait pour origine une maison champêtre possédée par Pierre d'Orgement, Chancelier de France et du Dauphiné qui y mourût en 1389. Au début du XVe siècle l'Hôtel passa dans la famille d'Orléans (qui descendait d'un des fils de Charles V). Elle servit de lieu de résidence au représentant du gouvernement anglais à partir de 1420 lors de l'occupation de Paris pendant la guerre de 100 ans. L'Hôtel fût considérablement agrandi par le duc de Bedford, qui était régent au nom du jeune roi Henri VI d'Angleterre.

Après la libération de Paris en 1436, Charles VII rendit la partie la plus ancienne de cette résidence à la famille d'Orléans-Angoulême. A la mort de Louis XII, c'est justement François d'Orléans-Angoulême qui devint roi de France en 1515. L'Hôtel était donc la propriété personnelle de François Ier avant même qu'il ne devienne roi de France. A cette époque, l'Hôtel dit des Tournelles était un ensemble composite de bâtisses construites à différentes époques comme on peut le comprendre avec cet extrait du plan dit de Bâle du milieu du XVIe siècle. On y voit au Nord (à gauche) de l'actuelle rue Saint-Antoine et à l'arrière-plan à droite les tours de la Bastille puis le faubourg Saint-Antoine.


 Henri II succéda à son père François Ier en 1547. C'est, avec son père, un de nos grands rois de la Renaissance française, même si le raidissement à l'égard des Protestants annonce le temps difficile des Guerres de religion.

Henri II affectionnait particulièrement la résidence qui avait pris le nom de "palais des Tournelles" (certainement en raison de la présence de tours toutes proches dues à la présence de l'enceinte de Charles V). Il commanda des transformations à l'un des plus grands architectes de l'époque, Philibert de l'Orme.

A l'occasion de l'inauguration du portail d'honneur, le roi donna une fête dans ce palais. Elle se déroulait rue Saint-Antoine, voie très large  qui était située juste devant le palais des Tournelles. Derrière ce palais, on trouvait un vaste parc.

Ce tournoi du 30 juin 1559 est décrit par Ivan CLOULAS dans sa biographie d'Henri II (page 590) : "L'ambiance du tournoi était exaltante. Malgré sa fatigue, le roi exige de subir le triple assaut que la règle réserve à chaque tenant. Il faut obéir. Le duc de Nemours puis le duc de Guise se mesurent à Henri qui remporte l'avantage. Un troisième adversaire se présente : c'est le comte Gabriel de Montgomery [...] Les deux cavaliers se heurtent mais la victoire est indécise. Dans les tribunes, les courtisans se lèvent déjà pour partir. Mais le roi réclame une seconde passe de son adversaire. On lui fait remarquer que ce serait violer la tradition. "Je veux ma revanche, réplique-t-il, avec force. Il m'a fait branler sur ma selle et quasi quitter les étriers"."

Une seconde joute a donc eu lieu et cette fois, les lances se brisent... Un morceau s'est enfoncé au-dessus du sourcil droit du roi. Il ne se relèvera pas.

Il est transporté dans son lit du palais des Tournelles. Après avoir semblé se remettre les 3 et 4 juillet, son état se dégrade. La fièvre monte. Un abcès s'est formé dans la tête comme le révèlera l'autopsie. Le 10 juillet à une heure de l'après-midi le roi expire... François II âgé de 12 ans devient roi. Il ne règnera qu'un an. 

 
 La mort de Henri II, Dessin Jean-Jacques PERISSIN (1536-1617) gravé par Jacques Tortorel.

 La veuve d'Henri II, Catherine de Médicis, est effondrée. En 1564, elle ordonne la destruction de ce palais dont il ne reste rien mis à part le nom de la rue des Tournelles et plus au nord dans le 3e arrondissement la rue du "Parc royal".

Laissé à l’abandon pendant plusieurs dizaines d'années, le terrain sera loti sous Henri IV (roi de 1589 à 1610) : il décidera d'y faire construire la "place royale" qui est aujourd'hui devenue la place des Vosges (à propos de cette place, voir l'article du 26 octobre 2008).

Sources :

- Danielle CHADYCH, Le Marais, Parigramme, 2005.

- Ivan CLOULAS, Henri II, Fayard, 1985.

jeudi 9 juillet 2009

CDXXXV : Quai d'Orléans : printemps, été, automne, hiver... et printemps.

Le quai d'Orléans au printemps : ( le 2 avril 2007)

Le film "Printemps, été, automne, hiver... et printemps" (2004) du coréen Kim Ki-duk est un de mes films préférés. Cela m'a donné l'idée de faire cet article consacré au quai d'Orléans.

Le quai d'Orléans sur l'ïle Saint-Louis est un de mes lieux préférés dans le 4e arrondissement depuis que je m'y suis installé en 1996 -même si je ne fais pas partie des privilégiés qui habitent l'ïle. Sauf pendant la période de Paris plage (qui concentre sur les bords de Seine du centre de Paris une foule énorme) c'est un endroit où l'on trouve le calme et la sérénité en journée. Un endroit merveilleux pour lire en regardant les canards et les péniches.  Voici donc cinq photographies qui représentent ce lieu vu depuis le pont Saint-Louis.

 Le quai d'Orléans en été (le 4 juillet 2009)

Le quai d'Orléans en automne (le 18 octobre 2007)

Le quai d'Orléans en hiver (le 5 janvier 2009)... 

et Le quai d'Orléans au printemps (le 14 juin 2009)