En lisant cet été, Les Mystères de Paris d'Eugène Sue, mon attention a été attirée par une note en bas de page (page 1146 de l'édition Quarto Gallimard) à propos de la localisation de la Guillotine.
En effet, la plupart des amateurs d'Histoire sont habitués à l'image de la guillotine dressée sur l'actuelle place de la Concorde puisque c'est à cet endroit que Louis XVI puis Marie-Antoinette ont été exécutés en 1793.
Je ne savais pas que la guillotine avait été "inaugurée" place de l'Hôtel de Ville avec une 1ère utilisation le 25 avril 1792 pour la décapitation de Jacques Nicolas Pelletier, un criminel qui avait été arrêté en 1791 pour avoir violemment attaqué à coups de couteau un passant pour le voler.
La guillotine est restée place de l'Hôtel de Ville jusqu'au 21 août 1792. Après avoir erré entre la place du Carrousel et l'actuelle place de la Concorde, elle est revenue brièvement à la limite du 4e arrondissement du 9 juin 1794, elle a été installée place de la Bastille jusqu'au 27 juillet 1794 Le poète André Chénier, guillotiné le 25 juillet 1794 semble faire partie de ceux qui ont été exécutés à cet endroit. Après cette date, à laquelle est repartie place de la Concorde.
De novembre 1794 à mai 1795, la guillotine était revenue place de l'Hôtel de Ville. En effet, c'est à cet endroit qu'ont été guillotinés Jean-Baptiste Carrier le responsable des massacres et des noyades de Nantes (le 16 décembre 1794) puis Antoine Fouquier-Tinville l'impitoyable procureur du tribunal révolutionnaire (le 7 mai 1795).
Après la Révolution, la guillotine est restée place de l'Hôtel de Ville jusqu'en 1832, date à laquelle elle a été déplacée à la barrière Saint-Jacques (actuelle place Saint-Jacques dans le 14e arrondissement). Le "rasoir national" a par la suite connu plusieurs localisations mais n'est jamais repassé par le 4e arrondissement.
La dernière exécution publique a eu lieu en France à Versailles le 17 juin 1939 pour la mise à mort du séducteur Eugène Weidmann. Une foule en grande partie composée de femmes assistait au spectacle. Pour mieux voir la scène, les journalistes s'étaient hissés dans des arbres. Certains avaient apporté du champagne pour fêter l'occasion ! Ecoeuré par ce voyeurisme (qui donne certainement une idée de l'ambiance qui devait exister pour certaines exécutions plus ancienne), le président du Conseil de l'époque Edouard Daladier demanda que la guillotine soit désormais utilisée dans une cour de prison.
Le dernier guillotiné s'appelait Hamida Djandoubi. Il a été exécuté le 9 septembre 1977 à la prison des Baumettes à Marseille.
La peine de mort a été abolie le 9 octobre 1981.
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