mercredi 16 avril 2025

MMDCCCII : La glycine du square de la tour Saint-Jacques

 

La glycine est une des mes fleurs préférées. J'évoquais le sujet la semaine dernière avec un ami proche. Or, en traversant le square de la Tour Saint-Jacques - un lieu que je connais pourtant bien  - j'ai remarqué une glycine que je n'avais jamais remarquée jusqu'ici. Elle est toute petite, comparée aux arbres et plantes qui l'entourent, mais quand on arrive par l'angle Nord-Ouest (celui au croisement des rues de Rivoli et de Sébastopol), on ne peut pas manque de la voir :


 Cette glycine est certainement assez ancienne vue sa floraison et l'épaisseur de son tronc. Cela me conduit à rappeler l'importance de fermer les espaces verts par des grilles extérieures afin de les préserver. Le square de la tour saint-Jacques, dessiné par Jean-Charles Alphand, est le plus ancien vert créé par la Ville de Paris, en 1856.

A admirer en ce moment puisque c'est fin avril/début mai que les glycines montrent la splendeur de leur floraison en dégradé de mauve !


 


lundi 14 avril 2025

MMDCCCI : Le pavage de la rue Pavée est en cours

rue Pavée le samedi 12 avril 2025

J'avais consacré un article paru le 23 décembre 2023 à la rue pavée (Paris 4e). J'y avais expliqué que - contrairement à ce que croient certain(e)s il ne s'agit pas de la première rue pavée de Paris. J'avais écrit cet article à l'occasion de la réunion publique qui s'était tenue le 8 novembre 2023 pour annoncer les travaux prévus dans cette rue.

Comme on peut le voir sur la photographie qui ouvre cet article, le travaux de pavage sont en cours. Ils ne sont pas achevés comme on peut s'en rendre compte quand on arrive à l'angle avec la rue Malher.


 Cela permet pour quelques jours encre de revivre le slogan de mai 1968 : "Sous les pavés, la plage" :

Notons que ces pavés sont en fait des dalles de granit - venues du Tarn - qui font 50 cm de long sur 10 cm de large et 12 cm de haut :

 

 Pour finir une comparaison de l'aspect de la rue entre novembre 2023 (date du précédent article) et avril 2025 (date de publication de cet article).


jeudi 10 avril 2025

MMDCCC : Les statues du Louvre : Série les personnages (26e volet) : Jean Racine par Michel-Pascal

 Voici le 26e épisode de la série relative aux statues qui décorent la cour du Louvre. Il concerne la statue de Jean Racine que l'on peut voir dans l'aile Colbert  :

La statue de Racine est la 8ème en partant de la gauche :

ou la 3e en partie dans la droite : 

Jean Racine est un des plus grands dramaturges français. Il est né le 22 décembre 1639 à la Ferté-Milon (Aisne) et il est mort à Paris le 21 avril 1699. Parmi ses tragédies les plus célèbres, on peut citer Andromaque (1667), Britannicus (1669), Bérénice (1670) et Phèdre (1677). Son activité de tragédien est évoqué par les ouvrages et le masque que l'on peut voir à sa droite :


Sur sa gauche, il porte une épée. 


Cela rappelle que Jean Racine a été anobli par le roi Louis XIV en 1674. Il est devenu, en 1677, historiographe du Roi-Soleil. Il est devenu en 1691 gentilhomme ordinaire de la maison du roi. 
 
La statue est une œuvre du sculpteur Michel-Pascal, François-Michel Pascal de son vrai nom,  né le 9 septembre 1810 à Paris et mort le 3 janvier 1882 dans le 4e arrondissement. On lui doit aussi la statue de Saint Marcel sur la Tour Saint-Jacques (voir article du 15 janvier 2022). A cette occasion, j'avais publié son acte de décès qui montrait qu'il vivait au 27 quai de Bourbon :

 Voici la statue de Racine prise sous différents angles :

 
La série des hommes illustres comprend ainsi dans la partie Nord la cour Napoléon l'intégralité des écrivains qui ont marqué le grand siècle :
- Jean de La Fontaine par Jean-Louis Jaley (voir article du 16 août 2022)
-  Blaise Pascal par François Lanno (voir article du  15 septembre 2022)
-  Molière par Bernard Seurre (voir article du 15 novembre 2022)
- Nicolas Boileau par Charles-Emile Seurre (voir article du 24 décembre 2022)
- François de La Rochefoucauld par Noël-Jules Girard (voir article du  24 février 2023)
- Pierre Corneille par Henri Lemaire (voir article du  26 mars 2023
- Jean de La Bruyère par Joseph-Stanislas Lescorné (voir article du 17 mai 2024)

 

 

 

dimanche 6 avril 2025

MMDCCXCIX : Exposition : "Revoir Cimabue"... et les primitifs italiens au Louvre

 

En ce moment, on peut voir une exposition au musée du Louvre qui tient dans une seule salle mais qui vaut le détour : "Revoir Cimabue". 

En ce moment, on peut voir une exposition au musée du Louvre qui tient dans une seule salle mais qui vaut le détour : "Revoir Cimabue". L'exposition se tient à l'occasion de la restauration d'une oeuvre majeure du musée du Louvre : La grande Maestà, une oeuvre majeure de Cimabue (1240-1302) un peintre toscan du 13e siècle. Cette œuvre a été rapportée d'Italie par Vivant Denon à l'époque de la domination napoléonienne et laissée en France après la défaite de Napoléon Ier en raison du faible intérêt pour l'Art primitif italien au XIXe siècle. 

La restauration de cette grande œuvre, qui décorait le jubé d'une église de Pise, a permis d'en restituer les couleurs :

et de pouvoir admirer le style de l'artiste italien, notamment les mains longilignes, qui sont une des particularités de l'art du XIIIe siècle :

De nombreuses autres œuvres du XIIIe siècle italien sont présentées dans cette exposition. Ce sera l'occasion unique d'admirer trois panneaux d'un polyptyque  peint par Cimabue représentant la Passion du Christ :

La réunion de ces trois peintures est exceptionnelle puisque l'un est à la National Gallery de Londres, l'autre au musée du Louvre et le dernier à la Frick Collection de New York.

 J'ai aussi eu un très grand plaisir :  en contre-point de la maestà de Cimabue est exposé un autre tableau possédé par le Louvre que j'aime tout particulièrement - et pour illustrer le fait que les deux œuvres étaient présentées en haut du jubé qui sépare le choeur de la nef, dans la même église - : Saint François d'Assise recevant les stigmates par Giotto (1267- 1337). J'aime énormément ce tableau qui normalement est lui aussi présenté à l'autre extrémité de la grande galerie du Louvre :

et dans cette oeuvre, j'aime tout particulièrement le panneau en bas à droite montrant Saint François faisant la prédication aux oiseaux :

Malgré son fond doré qui a un aspect très médiéval, la composition de cette oeuvre est très moderne et on y sent toute la vigueur de la Renaissance italienne.

L'exposition se tient à l’extrémité Ouest de la grande galerie et il faut acheter un billet spécial pour y entrer (je préfère le préciser car ce n'est pas très bien indiqué). Elle occupe un espace qui condamne l'accès vers les salles de peintures italiennes du XVIIIe siècle (ce qui fait qu'hélas on ne peut pas voir les Canaletto et les Guardi en ce moment) mais cela est provisoire puisque l'exposition s'achèvera le 12 mai 2025.

 

 

vendredi 4 avril 2025

MMDCCXCVIII : Les mascarons de Paris Centre : Les mascarons du 117 rue Saint-Denis

 

J'ai commencé il y a très longtemps une série consacrée aux mascarons, ces têtes - souvent grotesques - qui décorent les édifices des XVIIe et du XVIIIe siècle (avec parfois un prolongement au XIXe siècle. Voici un article qui concerne ceux que l'on voit sur la façade d'un immeuble d'habitation situé au 117, rue Saint-Denis :


 En voici trois :




dimanche 30 mars 2025

MMDCCXCVII : L'Hôtel de Ville aux couleurs d'un des plus anciens Etats européens et avec lequel la France n'a jamais été en guerre



En passant devant l'Hôtel de Ville de Paris ce dimanche, on peut apercevoir - malgré les travaux de la place - que la façade est pavoisée comme cela arrive régulièrement quand des chefs d'Etat sont en visite à Paris. Cette fois-ci c'est le Danemark qui est à l'honneur.

Le roi Frederik X de Danemark sera en visite d'Etat en France du 31 mars au 2 avril 2005. Voilà l'occasion de rappeler que ce -relativement - petit Etat du nord de l'Europe (42 000 Km²) est une des plus vieilles nations européennes puisque son histoire remonte au VIIIe siècle à une époque où les Vikings étaient de grands navigateurs, explorateurs, commerçants et guerriers. Dans la première moitié du XIe siècle, Knut le grand a régné sur un immense empire qui s'étendait tout autour de la mer du Nord.

Alors que le Danemark est ainsi tout comme la France un des plus vieux Etats européens, ils n'ont jamais été en guerre ce qui - cela avait été souligné par François Mitterrand en 1992 - est en soi assez extraordinaire puisque la France a été en guerre au cours de son histoire avec presque tous les pays du continent. En ces temps où des chefaillons populiste ont tendance à vouloir faire table rase du passé, il est bon de rappeler ce long passé de paix entre les deux États.

Le roi Frédéric X est en lui-même un symbole de l'amitié franco-danoise puisqu'il est le fils la reine Marghrete II (qui a régné de 1972 à 2024) et d'Henri de Laborde de Montpezat (1934-2018) issus d'une famille béarnaise.

 

 

vendredi 28 mars 2025

MMDCCXLVI : Les rues de Paris Centre : la rue Thorel, une rue qui rend hommage à un élu parisien oublié

 

Voici un nouvel article de la série consacrée aux rues de Paris Centre : il concerne la rue Thorel, située dans le quartier du Sentier, entre la rue Beauregard et le boulevard Bonne-Nouvelle. Cette rue ne fait que 111m de long.


 Cette rue est très ancienne. Elle apparaît sur le plan Turgot des années 1730 sous le nom de "rue Sainte-Barbe" :


 

Cet espace est intéressant car il est situé entre l'enceinte de Charles V et les "Fossés jaunes" qui sont apparus dans la 2e moitié du XVIe siècle. On voit son emplacement ici sur le plan Mérian de 1615 :

Sur un plan encore plus ancien, du milieu du XVIe siècle, le plan dit "de Bâle", on voit que la rue était hors de Paris :

Ce qui m'a intéressé à propos de cette rue est le fait qu'il est mentionné qu'elle porte le nom d'un "Conseil du quartier" : 

J'ai voulu en savoir plus... Dans les Archives en ligne de Paris, j'ai trouvé une photographie d'Ernest Thorel 

La légende de la photographie est intéressante. On y apprend qu'Ernest Thorel était né le 7 décembre 1815 à Paris. Il a été élu pour la première fois le 23 juillet 1871, il été réélu le 29 novembre 1874, le 6 janvier 1878 et le 9 janvier 1881. On y affirme qu'il est mort le 11 avril 1884.


 J'ai donc voulu retrouver l'information dans le Petit Parisien du 12 avril et j'ai en effet trouvé un article qui permet d'en savoir plus. On y apprend qu'Ernest Thorel est mort d'une "congestion cérébrale" à son domicile du 11, rue du Sentier. Il a été connu pour ses idées républicaines dès 1848. Pendant la guerre contre la Prusse de 1870/1871, il a été commandant du 10e bataillon de la garde nationale qui a combattu à Montretout (une redoute tenu par les Prussiens dès septembre 1870 à l'Ouest de Paris).  On y lit aussi qu'Ernest Thorel, par la suite, a été président du conseil général de la Seine et qu'il a voulu obtenir davantage de libertés pour Paris (qui ne pouvait pas élire son maire) :


 Ayant appris qu'Ernest Thorel était mort à son domicile dans le 2e arrondissement, j'ai retrouvé son acte de décès dans les archives en ligne de l’état civil. On y apprend qu'Ernest Thorel n'est pas mort le 11 avril mais le 10 avril 1884 à six heures du matin :

Ernest Thorel est mort alors que les Parisiens s'apprêtaient à renouveler leurs élus. Cela est évoqué dans un article du Petit Parisien du 10 avril 1884 qui déplore le fait que la capitale ne puisse pas élire son conseil municipal comme les autres villes de France :

Depuis 1871, Paris était divisé en 80 quartiers qui élisaient chacun leur conseiller au scrutin uninominal, et auxquels s'ajoutaient 8 conseillers élus par les communes de la petite couronne pour former le Conseil général de la Seine. Ernest Thorel a été président du Conseil général de la Seine de 1881 à 1882 (une fonction qu'a exercé en 1911/1912, Henri Galli [voir article du 1er septembre 2023]).

La rue a pris le nom de rue Thorel en 1885, un an après la mort d'Ernest Thorel. On peut remarquer que la rue n'est pas située dans le quartier dont il était élu, le mail, puisqu'elle était un peu plus à l'Est dans le quartier Bonne Nouvelle :

 

L'histoire d'Ernst Thorel montre que la notoriété municipale est toute relative puisque,aujourd'hui, Ernst Thorel est presque complètement oublié. A méditer... Omnia Vanitas !


samedi 22 mars 2025

MMDCCXCV : Les façades de Paris Centre : le Berlitz, un immeuble emblématique de Paris Centre

  

Le "Berlitz" fait partie des immeubles célèbres de paris Centre. Il est situé dans un pâté de maisons compris entre le boulevard des Italiens au nord, la rue Louis-le-Grand à l'ouest,la rue du quatre Septembre au sud-ouest, la rue de Hanovre au sud et la rue de la Michodière à l'est. 

L'angle boulevard des Italiens/rue de la Michodière (nord-est)

L'angle du boulevard des Italiens et de la rue Louis-le-Grand (nord-ouest)

L'angle de la rue de la Michodère et de la rue de Hanovre (sud-est)

L'angle de la rue du 4 Septembre et de la rue du Hanovre (sud-ouest)

C'est en haut de cet angle qu'est indiqué le nom officiel de cet immeuble : "Palais du Hanovre" : 


 Le bâtiment porte ce nom car un de ses angles, celui du boulevard des Italiens était l'endroit où se trouvait le "Pavillon de Hanovre" qui a été déplacé dans le parc de Sceaux pour la construction du Berlitz (article du 18 avril 2022).

Le Berlitz a été construit en 1932. Il est dû à 'architecte Charles Lemauresquier à qui on doit aussi le siège de Félix Potin à l'angle du boulevard Sébastopol et de la rue Réaumur (article du 10 août 2019) et l'immeuble qui a été le siège de groupe Havas (article du 18 février 2025)