mardi 18 février 2025

MMDCCLXXXIX : Les façades de Paris Centre : Au 62 rue Richelieu, un superbe immeuble bâti en 1916 qui a été le siège d'Havas publicité

 

Au 62 rue Richelieu, on peut admirer une superbe immeuble avec des quatre colonnes corinthiennes qui décore une partie centrale en saillie par rapport au reste de façade.

Une élégante guirlande décore la limite entre le rez-de-chaussée et le 1er étage :

Elle est décorée par deux mascarons féminins :

L'élégance de cette façade a retenu mon attention ce qui m'a permis d'en apprendre beaucoup plus sur l'entreprise qui a fait édifier cet immeuble. Le permis de construire date du 12 décembre 1916. On y apprend que l'immeuble a été dessinée par l'architecte Charles Henri Camille Lemaresquier(1870-1972)* pour la Société Générale des Annonces. Cette entreprise existait depuis la première moitié du XIXe siècle et elle avait son siège place de la Bourse comme le montre cette gravure parue dans l'Illustration en 1845 :

Cette entreprise était très puissante dans le Paris du début du XXe siècle. Elle détenait une grande partie du marché de la publicité dans les journaux (dont beaucoup d'eux avaient leur siège social et leur rédaction dans le quartier de la Bourse). En 1920, l'entreprise a fusionné avec Havas. Le siège de la branche Havas Publicité s'est alors installé au 62 rue Richelieu en 1921.

En 1944, l'agence Havas a été scindée en deux. L'activité agence de presse a été nationalisée pour former l'Agence France Presse. Par contre, l'activité publicité est restée privée et elle a gardé son siège au 62 rue Richelieu. L'adresse apparaît sur des visuels (dont certains sont amusants) faisant la promotion de cette société :

Depuis le début des années 2000, Havas Publicité fait partie du groupe de Vincent Bolloré et l'entreprise est dirigée par son fils Yannick Bolloré. Son siège est à Puteaux.

L'immeuble du 62 rue Richelieu a été acquis en 2010 par AEW groupe, une filiale de la caisse des Dépôts (d'après un article de Business Immo du 2 septembre 2010).

Voici pour finir deux détails du 62 rue Richelieu.


 * on doit à Charles Le Maresquier de nombreux immeubles de prestige dont le magnifique siège de Félix Potin du 51 rue Réaumur (voir article du 10 août 2019) (Paris 3e), l'immeuble du Berlitz (Paris 2e) ainsi que le cercle militaire, place des Augustins (Paris 8e).



mardi 11 février 2025

MMDCCLXXXVIII : Les représentations de Louis XIV dans Paris Centre : la statue par Coysevox dans le choeur de Notre-Dame

 

Voici un nouvel article de la série des représentations de Louis XIV dans Paris Centre. Il concerne la statue sculptée par Antoine Coysevox entre 1706 et 1714 pour le choeur de Notre-Dame. Cette statue s'inscrit dans le cadre d'un décor destiné à remplir le voeu de Louis XIII : le roi, espérant un fils, avait consacré son royaume, sa personne et son potentiel fils à la France. Le groupe sculpté représente cette consécration (Louis XIV est représenté à gauche de l'autel face à son père qui tend la couronne depuis la droite).

  

Les entrailles de Louis XIV ont été déposées en septembre 1715, juste après la mort du roi Soleil dans une urne juste à côté de celle où se trouvaient les restes de son père.


mardi 4 février 2025

MMDCCLXXXVII : Les stations de métro de Paris Centre : la station Pont Neuf qui en avril 2026 célébrera son 100e anniversaire

La station Pont-Neuf La monnaie sur le quai en direction du Nord de Paris

Voici un nouvel article consacré aux stations de métro de Paris Centre. Il concerne la station Pont neuf qui se trouve dans le 1er arrondissement et qui dessert la ligne 7.

La station a été ouverte au public le 19 avril 1926, le jour de la mise en circulation de la ligne de métro. Il reste de cette époque les entourages en céramique qui servent de cadre aux affiches et au décor :


 On retrouve les mêmes dans les autres stations de la ligne 7 : par exemple le station Sully-Morland (voir article du 30 décembre 2010) ou Pont Marie (avoir article du 16 août 2009).

La station conserve aussi un design hérité des années 1970 : les sièges oranges. Il s'agit du modèle dessiné par Andreu-Motte. La station Pont Neuf a été une des trois du métros parisiens (avec les stations Ledru-Rollin de la ligne 8 et Voltaire de la ligne 9) où ce design a été expérimenté en 1974.

En 1989, comme la station porte aussi le nom de "La monnaie", un décor supplémentaire a été ajouté. Deux céramiques représentent les ateliers monétaires et du côté en direction du Sud on peut voir un balancier servant à la frappe des monnaies:

 


On peut lire dans la partie centrale le nom de Philippe Gengembre (1764-1838). C'était un chercheur et un ingénieur chimiste qui s'intéressait à de nombreux domaines. Il a mis au point le système de frappe à balancier.

Adèle Varillat, Lithographie de Philippe Gengembre

 Les premiers modèles de frappes à balancier Gengembre ont été baptisées "Austerlitz" car elles auraient été fabriquées avec le bronze des canons pris aux Russes lors de la bataille du 2 décembre 1805.

La voûte est décorée par des reproduction de pièces de monnaie de différentes époques :

Les reproductions grand format de pièces qui ornent la voûte de la station

Cette référence à la monnaie s'explique par le fait que depuis le XVIIIe siècle, la Monnaie de Paris est située juste de l'autre côté de la Seine, sur la rive gauche et qu'auparavant elle se situait encore plus près de là ce qui explique que la rue de la Monnaie soit une de celles qui longent la Samaritaine (voir article du 8 janvier 2021).

La station Pont-Neuf La monnaie depuis le quai en direction du Sud de Paris