mardi 19 mai 2009

CCCLXXXIV : Le pont Notre-Dame

 

Voici le 5e article de la série consacrée aux ponts de Paris. Mis à part les "posts" dans lesquels je me laisse aller à exprimer mon point de vue sur la vie politique locale, ils font partie des plus cliqués de ce blog... Je ne savais pas que les ponts intéressaient tant que cela !

Le Pont Notre-Dame est situé entre le Pont d'Arcole et le Pont-au-change. Il se trouve un axe majeur de Paris depuis l'Antiquité : le cardo de Lutèce qui correspondait à l'actuelle rue Saint-Jacques (rive gauche) et son prolongement médiéval sur la rive droite : la rue Saint-Martin. Une passerelle en bois avait été construite au Moyen-Âge, mais elle a été emportée à plusieurs reprises par des crûes.

On attribue à Fra Giacondo la construction du premier pont en pierres vers 1500. Cet ouvrage était surmonté de 68 maisons identiques en briques et en pierres. C'était un endroit très élégant. On peut voir ce pont sur le plan Turgot des années 1730 :

  Il semble que c'est ici que l'on commença à se lancer dans la numérotation des rues. Par un édit de 1786, Louis XVI ordonna la destruction de ces maisons . Ces travaux ont tout comme pour le pont-au-change été peints par Hubert Robert comme on voit dans cette œuvre conservée à Karlsruhe et à Paris au musée du Louvre : 


 Le pont actuel a été construit en 1853. C'était initialement un pont en pierres comportant cinq arches de 17m à 19m d'ouvertures. Ce pont était particulièrement dangereux pour les mariniers qui l'avaient surnommés "Pont au diable". C'est pourquoi, en 1912, les trois arches médianes en pierre furent remplacées par une seule en métal*. Ce pont à donc la particularité d'avoir deux arches latérales en pierre et une arche principale métallique.

Les arches primitives qui datent de 1853 ont gardé leur ornementation initiale : elles sont décorées avec des mascarons dans le goût de l'école de Fontainebleau et qui a été très à la mode sous le Second Empire :
Sur le tablier du pont, uniquement au niveau des deux arches les plus anciens, la voie est agrémentée de lampadaires que je trouve particulièrement élégants : 


 * Addendum du 28 juillet 2022 (suite à un tweet de @paris_fragments) : l'arche métallique central de 1912 est due à l'ingénieur Jean Résal (né à Besançon le 22 octobre 1859 et mort à Paris le 14 novembre 1919). On lui doit aussi d'autres ponts tels que le pont Mirabeau et le pont Alexandre III

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