dimanche 20 mai 2012

MCII : Les rues du 4e : la rue des Ecouffes, une rue qui rappelle la présence des prêteurs sur gage dans ce quartier au Moyen Âge

  

La rue des Ecouffes entre la rue des Rosiers et la rue de Rivoli (Paris 4e). Elle fait 164m de long et 12m de large. L'origine de son nom remonte au XIIIe siècle.


 La partie Nord de l'actuelle rue s'appelait alors la rue de l'Ecofle (1233) puis elle est devenu la rue de l'Ecoufle en 1300, la rue des Escoufles en 1313. Le nom désigne un rapace, un oiseau de proie. Aucun rapport cependant avec une activité de vénerie dans cette partie du Marais (contrairement à la rue du Fauconnier situé au sud de la rue Saint-Antoine).

En effet, le nom de rue des Ecouffes fait référence au fait qu'au Moyen-Âge, la communauté juive était nombreuse dans ce quartier (jusqu'à l'expulsion générale décidée pendant le règne de Charles VI en 1395). Or comme le prêt d'argent avec intérêt était interdit aux chrétiens par l’Église catholique, seule les Juifs pouvaient se livrer à ce type de transaction. On trouvait dans cette rue de nombreux prêteurs sur gage. Dans son ouvrage, Charles Nomand, Paris, Nouvelle description de la Capitale,  paru en 1889-1891, donne une explication qui aurait visé une autre population de prêteurs sur gages. Il affirme que les Ecouffes "était le nom d'un mont-de-piété, tenu par les Lombards" (page 407).

Sur le plan Turgot des années 1730, on voit la rue des Ecouffes :

On remarque que la rue parallèle située à l'Est (en haut sur le plan ci-dessus) s'appelait la rue aux Juifs (l'actuelle rue Ferdinand Duval). La communauté juive est redevenue nombreuse dans ce quartier notamment à partir de la fin du XIXe siècle avec l'arrivée d'une population fuyant les persécutions dans l'Est de l'Europe.

Malgré la dévitalisation progressive du secteur de la rue des Rosiers qui tend depuis quelques années à devenir uniquement une zone investie par les marques de mode, la rue des Ecouffes possède encore aujourd'hui quelques commerces qui rappellent qu'il s'agit d'un quartier juif mais cela fait belle lurette qu'on n'y trouve plus de prêteurs sur gages !


 

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