Depuis mars 2008, Chronique, histoire(s), culture, patrimoine, vie de quartier du secteur Paris Centre (1er, 2e, 3e et 4e) et autour. Rédacteur Emmanuel DELARUE (Médaille de bronze de la Ville de Paris 2019). Indépendance ne veut pas dire neutralité. Refus du sectarisme et de l'intolérance.
samedi 29 septembre 2018
MMXXVI : Une expo sur la liberté de la presse sur les grilles de l'Hôtel de Ville... On avait dit pas d'amalgame
Dimanche dernier, en passant devant l'Hôtel de Ville, mon attention a été attirée par l'exposition que l'on peut voir sur les grilles le long de la rue de Rivoli. Elle était organisée par le Syndicat National des Journalistes et concernait la liberté de la Presse.
Je me suis dit qu'il fallait que je regarde de près. En effet, il arrive que ces expositions organisées sur les grilles de l'Hôtel de Ville, de la Caserne Baudoyer (voir mon article sur le gouverneur militaire de Paris du 20 juin 2018 ) ou du square de la Tour Saint-Jacques (voir mon article sur l'esclavage domestique du 26 octobre 2016) me servent de matériel pédagogique que je réutilise en classe et j'incit même mes élèves à aller voir les expositions en famille le week-end.
Or parmi, les nombreuses affiches, on évoquait des sujets passionnants comme la presse de la Résistance contre l'Occupant nazi :
ou plus récemment les attentats de Charlie Hebdo :
Cependant, à l'angle de la face donnant sur la place de l'Hôtel de Ville, j'ai été très étonné par le contenu de l'affiche située juste au pied de Bailly :
Cette affiche concernait les "violences policières récurrentes contre les journalistes" :
voici un agrandissement montrant deux des photographies illustrant cette affiche :
J'ai été très mal à l'aise et je me suis demandé comment je pouvais conseiller cette exposition à mes élèves alors qu'elle faisait un tel amalgame. J'ai été pour tout dire choqué que l'on jette ainsi l'opprobre sur les fonctionnaires de police. J'ai tweeté à ce sujet.
Je suis donc particulièrement satisfait qu'Eric Hélard, à l'occasion du conseil de Paris qui s'est tenu cette semaine, ait publié un communiqué de presse au nom du groupe UDI-MODEM pour dénoncer ce qu'il appelle fort justement du "Police Bashing" :
Voici le contenu de ce communiqué (que l'on peut aussi retrouver sur le site du groupe UDI-MODEM)
Paris, le 25 septembre 2018
Le groupe UDI-MoDem du Conseil de Paris s’étonne que l’Hôtel de Ville de Paris fasse libre cours au « police bashing » sur ses propres murs.
Sur les 25 panneaux de l’exposition actuellement présentée sur ses grilles, « 100 ans de combats pour la liberté de la presse », organisée par le Syndicat National du Journalisme, l’un d’entre eux s’intitule en effet « les violences policières récurrentes contre les journalistes ».
A l’heure où les forces de police doivent, notamment à Paris, faire face à un contexte sécuritaire extrêmement tendu, et ont au contraire besoin de tout notre soutien et de notre reconnaissance, il est choquant qu’une telle exposition puisse délivrer un message qui laisse entendre que les violences policières envers les journalistes seraient actuellement récurrentes, et de faire de certains cas bien réels, une réalité quotidienne.
Après les récents propos de Yann Moix qui reproche en des termes fleuris aux policiers d’avoir peur face à l’insécurité, ce message participe inutilement et honteusement à un « police-bashing », dont la Ville de Paris se montre complaisante.
La Mairie a-t-elle connaissance et a-t-elle cautionné ce message, elle qui est censée travailler aux côtés de la Préfecture de Police à la co-production de la sécurité des Parisiens ?
Je demande que la mairie s’explique sur son « choix éditorial », et procède au retrait de ce panneau.
Eric Hélard
Vice-président du groupe UDI-MoDem du Conseil de Paris
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