En regardant de près le plan Turgot des années 1730, je me suis rendu compte qu'en fait le couvent était situé du côté pair de la rue (au Nord) et qu'il occupait un espace assez importantà mi-chemin entre l'enclos du Temple et celui du Prieuré Saint-Martin (l'actuel CNAM):
voici un agrandissement :
Il existe très peu de représentations de ce bâtiment mais on peut quand même voir son aspect sur ce tableau de Louis-Léopold Boilly peint vers 1806 :
Le peintre a principalement représenté l'aile Nord :
à gauche, on voit trois prisonnières qui semblent venir d'être internées :
et à droite des détenues qui sont en pleine occupation :
le bâtiment a aussi été photographié par Charles Marville en 1868 :
Cette fois le photographe montre lui l'ensemble de la cour. La partie à gauche de la photographie est celle qui apparaissait au font du tableau de Boilly. Tout à droite, on voit ce qu'il reste de la chapelle :
On voit encore que toute toutes les fenêtres sont fermées par des grilles :
La photo a été prise au moment de la destruction du bâtiment lors de la percée de la rue Turbigo à la fin des années 1860. On peut voir sur ce plan de 1840 que les Madelonnettes était situé en plein dans la trajectoire de cette artère.
Cette prison a donc d'abord été un couvent de "femmes repenties" sous la tutelle de la Congrégation des Madelonnettes :
Un nombre non négligeable de femmes y ont été enfermées contre leur volonté, par exemple Ninon de Lenclos, dont la liberté de moeurs semble avoir déplu à la reine Anne d'Autriche qui décida qu'elle devait y être internée en 1657.
Le Couvent a été fermé en 1790 mais il est redevenu une prison pour prisonniers politiques pendant la Terreur puis... une prison pour femmes à partir de 1795. Fonction qu'elle a gardé jusqu'en 1830.
Certaines femmes y étaient envoyées par leur père ou leur mari. (Il y en avait huit dans ce cas semble-t-il en 1818).
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