dimanche 10 août 2008

CVII : Rue de Lobau (suite) : "Mon mouton, c'est un lion..."

  

J'ai déjà consacré un article à l'origine du nom de cette rue. Je viens de tomber sur une information complémentaire qui explique que ce lieu ait pris le nom de rue Lobau, car il faut bien reconnaître que la bataille dont j'avais parlé n'a pas marqué l'Histoire.

 La rue de Lobau a pris ce nom en 1838 à la mort de Georges Mouton. Ce général a montré une grande bravoure (la bravitude est réservée à l'escalade de la muraille de Chine) lors de la bataille de la campagne de 1809 lors de laquelle, l'ïle de Lobau a joué un rôle stratégique essentiel. Le 21 avril 1809, le général Mouton a repoussé  à sept reprises les assauts autrichiens au pont de Landshut. Napoléon l'a alors fait "comte de Lobau". Il aurait même dit "Mon mouton, c'est un lion". Fait prisonnier à Waterloo, le général Mouton de Lobau a par la suite joué un rôle politique non négligeable.

En effet, né à Phalsbourg (Meurthe le 21 février 1770), il est devenu député de la Meurthe en 1828. Opposant à Charles X, il a été fait général de la Garde nationale après les trois glorieuses (juillet 1830) et la prise de pouvoir par Louis-Philippe. Ce dernier, dans sa volonté de récupérer la légende napoléonienne (pour mémoire, c'est Louis-Philippe qui a fait achever la construction de l'Arc de Triomphe et qui a facilité le retour des cendres de l'Empereur), a couvert le général Mouton de dignités : le comte de Lobau est maréchal de France en 1831 et il a été fait pair de France en  1833. Enfin, dès sa mort, en 1838, la rue Lobau a pris son nom. Elle est située derrière l'Hôtel de ville qui justement avait été complètement reconstruit sous Louis-Philippe pour être agrandi (Le bâtiment détruit en 1871 pendant la Commune a été rebâti en conservant les mêmes dimensions).

Plus qu'à la bataille de Lobau, la rue doit doit donc davantage son nom à ce personnage qui, il faut l'admettre, a été un peu oublié depuis...

Je ne suis même pas sûr du tout que les quatre énormes lions, qui ornent les portails d'entrée de l'Hôtel de ville du côté de la rue Lobau, aient un rapport avec la phrase "mon mouton c'est un lion".

Sources :

- Bernard STEPHANE, Dictionnaire des noms de rues, Mengès, réédition 2005, (1ère édition 1977).

- article de Wikipédia sur le général Mouton.

- article sur le site napoleonbonarparteworldpress.com

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