mardi 14 juillet 2020

MMCLXXIX : La façade très richement décorée de "La France" au 142 rue Montmartre


En août dernier, j'ai consacré un article à une vue prise rue Montmartre en août 1944 au moment de la Libération (article du 13 août 2019). Je m'étais promis de publier plus tard un article consacré à cet étonnant bâtiment que l'on y voyait sur la droite avec des atlantes et des caryatides : la façade du journal "La France". Voici donc  l'objet de cet article.

Située au 142 de la rue Montmartre, l'ancienne entrée principale est impressionnante (on y trouve aujourd'hui un carrefour city) :



L'inscription "La France, journal du soir est soutenu par deux atlantes  de chaque côté :




 L'artiste qui les a sculptés a indiqué son nom à la base : Louis Lefebvre, aussi appelé Louis-Alexandre Lefebvre Deslongchmaps (1849-1893) [auquel on doit la statue de Burnouf sur la façade de l'Hôtel de Ville, voir mon article du 10 décembre 2008]


tandis que dans la partie centrale on trouve deux caryatides qui symbolisent la presse  : l'une représentant le journalisme :


 l'autre la typographie et l'impression des journaux :.
On peut aussi voir le nom du sculpteur au pied de cette dernière statue, Ernest Eugène Holle  (1834-1886) :



A l'angle formé avec la rue du Croissant on peu observer en hauteur un buste :


il s'agit bien sûr de Marianne :


Cet immeuble a été édifié en 1883 par Ferdinand Bal.  On peut le voir inscrit tout à droite de la façade :

 "La France" (journal créée en 1862) s'était impliquée lors de la crise du 16 mai 1877 contre le président Mac Mahon qui avait provoqué une dissolution de la Chambre des Députés dans un contexte où les Républicains devenaient de plus en plus nombreux (alors que les monarchistes l'avaient emporté en 1871).

Cependant en 1896, le journal fit faillite après avoir publié une liste d'une centaine d'hommes politiques et de responsables qui auraient été impliqués dans le scandale et de Panama. Mécontents, il avaient porté plainte pour diffamation...

La journal l'Aurore s'installa dans ce bâtiment en 1897. C'est pourquoi on peut aussi y voir une plaque qui rappelle que c'est depuis cet endroit que l'écrivain Émile Zola publia en janvier 1898 son célèbre "J'accuse" pour dénoncer l'erreur judiciaire commise contre Alfred Dreyfus. Cela est aussi rappelé par une plaque :


Un lieu chargé de l'Histoire de la République donc.


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