Au chevet du temple de l'Oratoire, à la hauteur du 160 rue de Rivoli, on trouve un grand monument dédié à l'Amiral de Coligny. On peut l'apercevoir derrière des arches et les grilles le long de la rue de Rivoli et de la rue de la rue de l'Oratoire.
Ce monument qui fait près de 10m de hauteur a été conçu par l'architecte Louis-Henri-Georges Scellier de Gisors (1844-1905). La statue de l'Amiral de Coligny domine le monument. Elle a été sculptée par Gustave Crauk (1827-1905)
De part et d'autre de la statue sont précisés des dates qui devraient correspondre à sa date de naissance et sa date de mort...
A droite en effet, "1572" correspond à la date où l'amiral de Coligny, chef du parti protestant à la Cour a été assassiné au matin du 24 août 1572, lors du déclenchement de la Saint-Barthélémy :
Cependant à gauche, l'année qui apparaît est "1517" ce qui correspond certes au début de la Réforme mais pas à la naissance de Gapard de Coligny puisqu'il est né le 16 février 1519 à Châtillon-sur-Loing.
Dans la partie supérieure, on trouve les armoiries de l'Amiral :
La devise de la famille de Coligny était ainsi "Je les espreuve tous" et les armes de la famille :"de gueules à l'aigle d'argent becquée, languée, membrée, armée et couronnée d'azur" :
Le tout est entouré par le collier de l'Ordre de Saint-Michel, l'Ordre de Chevalerie fondé par Louis XI en 1469 et qui restera le plus prestigieux jusqu'à la création de l'Ordre du Saint-Esprit sous Henri III en 1578 :
On le reconnaît grâce aux coquilles Saint-Jacques.
l'autre à sa gauche, la religion qui tient elle la palme du martyr :
Sous la statue et entre les deux allégories, on peut lire deux extraits de la Bible :A gauche, on peut lire un extrait du Psaume CXII, 6 : "La mémoire de l'homme juste subsiste à perpétuité" et à droite un extrait des Hébreux XI, 27, "[C'est par la foi qu'il quitta l'Egypte, sans craindre la colère du roi; car] il tint ferme, comme s'il eût vu celui qui est invisible."
Enfin dans le soubassement du monument, une plaque est gravée et assez peu visible :
Il s'agit d'un extrait du testament de Coligny « J’oublierai bien volontiers toutes choses qui ne toucheront que bien particulier, soit d’injures et d’outrages, pourvu qu’en ce qui touche la gloire de Dieu et le repos public, il y puisse avoir sûreté. »
Ce monument est situé à quelques centaines de mètres à l'Ouest de l'Hôtel où vivait l'amiral de Coligny, rue de Béthisy, une rue disparue qui se situait au niveau de l'actuel 134 rue de Rivoli entre la rue de la Monnaie et la rue de la Bourdonnais. On voyait cette rue sur le plan Turgot des années 1730 :
Ce monument avait été inauguré le 17 juillet 1889 à l'occasion du centième anniversaire de la Révolution française pour souligner que la Révolution avait permis la Tolérance et la liberté religieuse ce qui a permis de mettre fin -avec le temps- aux excès de l'intolérance dans lesquelles la France était plongée pendant les Guerres de religion de la 2e moitié du XVIe siècle dont la mort de Coligny et le massacre de la Saint-Barthélémy sont le paroxysme. Il a donc été aussi inauguré au moment de l'exposition universelle de 1889 et est donc exactement contemporain de la Tour Eiffel.
Ce monument en l'honneur de Coligny a été restauré en 2019 pour le 500e anniversaire de sa naissance. Voir le magazine de l'Oratoire paru en 2019 lors de la restauration de la statue.
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