mardi 23 août 2022

MMCDLXIX : Les fontaines de Paris Centre : La fontaine de la Croix du Tahoir

  

Comme j'ai consacré plusieurs articles à la fontaine des Innocents, il m'a paru intéressant de publier celui-ci à propos de celle de la Croix du Tahoir qui est située à quelques centaines de mètres plus au Sud et à l'Ouest (à l'angle de la rue Saint-Honoré et de la rue de l'Arbre Sec). En effet, sa disposition en angle donne un aperçu de ce que pouvait être la la fontaine des Innocents avant sa reconfiguration à la fin du XVIIIe siècle (voir article du

Une fontaine a été installée à cet endroit sous François Ier cela est indiqué sur une petite plaque :


 Elle est située dans l'angle côté rue Saint-Honoré :

Il est aussi indiqué que la fontaine a été remodelée en 1775 pendant la 1ère année du règne de Louis XVI : cela est indiqué -en latin- sur la place qui donne sur la rue de l'Arbre sec:

L'architecte qui a refait la fontaine est donc Soufflot auquel on doit notamment aussi le Panthéon. Les décors sculptés sont de Louis-Simon Boizot né à Paris le 9 octobre 1743 et mort à Paris le 10 mars 1809. On lui doit donc cette nymphe qui n'est pas sans rappeler celles de Jean Goujon et d'Augustin Pajou à la fontaine des Innocents (voir mon article du 15 juillet 2022) :

On doit peut-être aussi le décor de la partie principale de la fontaine avec le tuyau d'où sort l'eau et une petite vasque. Ce n'est pas de mon point de vue la partie la plus réussie :

La fontaine de la Croix du Tahoir était situé à un carrefour qui jouait un rôle important dans l'urbanisme de Paris avant le percement de la rue de Rivoli. Elle était en effet dans l'axe de la porte Saint-Honoré qui était une des entrée principales de Paris sur la rive droite en venant de l'Ouest. On s'en rend compte sur le plan de Bâle des années 1550 :

Cette croix était située à l'intersection avec la rue de l'Arbre Sec qui permettait de rejoindre la Seine. La rue de l'Arbre sec portant ce nom car on trouvait à la Croix du Tahoir un gibet où était exécutés les condamnés à mort.

On aperçoit la croix où les suppliciés pouvaient faire une dernière prière sur le plan Turgot des années 1730 : 

Parmi les suppliciés sur cette place, les faux-monnayeurs (la Monnaie de Paris n'était pas très loin [voir article du 8 janvier 2021).

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire