jeudi 2 mai 2024

MMDCCVIII : Les rues de Paris Centre : la rue Phélipeaux, sur les traces d'une ancienne rue de Paris

 

Cet article concerne une rue qui n'existe plus en tant que rue mais dont on conserve une grande partie de la silhouette. La rue Réaumur a été percée du square du Temple  (Paris 3e) à la place de la Bourse (Paris 2e) entre le milieu et la fin du XIXe siècle. Pourtant, dans son extrémité Est, côté pair, elle possède une très belle série de maisons anciennes sur presque l'intégralité d'un pâté de maisons à l'exception du 18 et du 20 (qui sont en sailli sur la photo ci-dessous) :

La rue se prolonge vers l'Est avec des façades qui ont comme les premiers numéros de la rue un aspect très ancien :

En observant le tracé de la rue Réaumur (représenté en blanc entourée de jaune ci-dessous) sur un plan Turgot des années 1730, on se rend compte qu'il s'agit d'un vestige d'une ancienne rue de Paris : la rue Phélipeaux :

En voici un agrandissement avec dans la partie encerclée en jaune le côté de la rue qui a été presqu'intégralement préservé :

Le Dictionnaire Administratif et Historique de Paris de 1844 permet d'en savoir plus sur cette rue qui a été "avalée" par la rue Réaumur :

Elle faisait ainsi 182m de long et avait en partie été construite dès 1360 (avant donc la construction de l'enceinte de Charles V). Elle avait initialement pour nom "rue Frépaut" du nom d'un propriétaire qui habitait là.

Elle apparaît en effet sous ce nom sur le plan de Bâle du milieu du XVIe siècle :

Cette rue était juste entre deux lieux très importants de Paris : l'enclos du Temple (à l'Est) et le prieuré Saint-Martin (à l'Ouest) :

Elle apparaît toujours sur le plan Verniquet de 1791 :

Elle apparaît encore sur un plan de Paris de 1869 alors que la rue Réaumur a commencé à être percée (ainsi que la rue de Turbigo qui passe en diagonale) au Nord-Ouest : 

Ce n'est que jute après qu'elle disparaît des cartes comme par exemple ici sur un plan de Paris de 1882 où elle a été intégrée à la rue Réaumur :

Le plan cadastre Vasserot du début du XIXe siècle permet d'avoir un apercu de l'aspect de cette rue Phélipeaux aujourd'hui intégré à la rue Réaumur :

On se rend compte à quel point les parcelles sont très étroites ce qui explique que la rue possède des façades d'immeuble très étroites.

Charles Marville a pris une photographie de cette rue depuis son extrémité Est à l'angle avec l'actuelle rue Volta :

La partie impaire de la rue (à droite de la photo a disparu pour le percement de la rue Réaumur) mais par contre la partie paire a gardé la même physionomie comme le montre cette photographie :


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