Dans la station Richelieu-Drouot à la limite entre le 2e et le 9e arrondissement, on peut voir un superbe monument aux Morts que je trouve très esthétique quand je passe devant. J'ai décidé de lui consacrer un article.
On peut trouver des informations très précises à son sujet sur le site "memorial14-18.paris.fr". Il a été inauguré le 6 décembre 1931 (dont très peu de temps après l'achèvement du percement du boulevard Haussmann jusqu'au carrefour Drouot : voir mon article du 2 mai 2022).
"Le monument est l’œuvre de l’architecte Germain Olivier et du sculpteur Carlo Sarrabezolles. L’ensemble a une longueur de 8 m. 60 et une hauteur de 4 m. L’arc a une ouverture de 7 m. 10 à sa base. La figure qui se dresse dans l’axe soutient une guirlande de lauriers. La colossale figure féminine axiale a été exécutée en demi-relief par le sculpteur Carlo Sarrabezolles. Hiératique et puissante, vêtue à l’antique, elle porte de ses deux bras levés une guirlande de laurier qui retombe au sol et, ainsi, l’encadre ; à ses pieds, les dates 1914-1918. Cet ensemble est en granit noir poli de Belgique. La figure et son socle ont été taillés dans un bloc de 3,40 x 1,12 x 0,40 m. Les inscriptions de la dédicace et des combats ont une hauteur de 0,11 et de 0,10 m., les caractères des noms 3 centimètres de haut. Toutes les lettres ont reçu de la dorure."
De chaque côté on trouve des torchères que je trouve très élégantes et qui sont un bel exemple du style Art Déco :
Voici comment elles sont décrites :"De chaque côté un socle carré également en granit noir poli, de 0,76 de côtés et de 0,20 de hauteur supporte une torchère en fer forgé patiné due au Maître Ferronnier Raymond Subes. Ces deux torchèrent encadrent bien le monument et apportent le caractère qui convient ; elles comportent une coupe pour l’éclairage réfléchi."En voyant ces noms de Français qui sont allés mourir pour leur pays, je suis toujours impressionné et ému en pensant à toutes ces vies qui ont été fauchées. "En 1914, le personnel masculin des deux compagnies de métro qui existait
alors, comptait 6 389 agents, 5 400 furent mobilisés et 849 sont morts
pour la France. Le monument comprend les noms des agents des deux
compagnies mêlés dans l’ordre alphabétique." Des nombres intéressants qui montrent que contrairement à certaines idées parfois reçues, Paris n'a pas été épargné par l'implication dans les pertes au front par rapport aux campagnes. Cela fait en effet 15% des mobilisés issus du personnel métropolitain qui sont morts dans la Grande Guerre. De plus, on voit qu'une part très importante des agents ont été mobilisés (soit un taux e 84,5%).
Au hasard des noms, j'ai chosi un de ces 849 morts pour essayer d'en savoir plus sur lui. J'ai choisi un soldat qui avait un nom de famille assez rare pour éviter les homonymes. J'ai choisi "Q. Ferchal" :
Cela m'a permis de retrouver sur le site "Mémoire des hommes", la fiche de soldat :
Quentin Victor Ferchal était né le 26 août 1877 à Cohiniac (dans l'actuel département des Côtes d'Armor en Bretagne), une ville d'où sont originaires une partie de mes ancêtres. Ce qui bien sûr est un hasard total. Il était adjudant dans le 4e régiment d'infanterie territoriale. Il est mort de ses blessures dans un hôpital militaire à Poperinghe en Belgique. Cette ville est située à 12Km à l'Ouest d'Ypres tout près de la frontière avec la France.
J'ai aussi pu retrouver la retranscription de la mort de Quentin Victor dans le registre des décès du 15e arrondissement. On y apprend que Quentin Victor Ferchal habitait rue de la Grotte (actuelle rue Firmin-Didot) dans le 15e arrondissement. Ne sont mentionnés que ses parents ce qui laisse penser que bien qu'âgé de 37 ans au moment de son décès, il était célibataire.
Grâce au monument aux morts de la station Richelieu-Drouot, on sait donc qu'il était aussi employé d'une des deux compagnies du métro parisien.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire