J'écris cet article non pas pour dénigrer les piscines de la Ville de Paris que je fréquente depuis près de 20 ans très assidument mais pour faire part quand même de mon exaspération. Je vais essayer de faire court et de ne pas donner l'impression que je suis excessif mais il s'agit d'un témoignage...
Depuis maintenant près de 15 ans, j'ai un abonnement trimestriel de la ville de Paris. Cette carte coûte 43€ quand on n'a pas de réduction (ce qui est mon cas) et elle permet d'entrer dans toutes les piscines de la ville de Paris sauf celles qui sont concédées à des opérateurs privés comme la piscine Suzanne Berlioux des Halles.
Le 17 février, ma carte étant arrivée à échéance la veille, j'ai repris un abonnement de 3 mois qui était donc valable jusqu'au 18 mai... Je l'ai fait dans l'une des piscines proches de chez moi : la piscine Valeyre dans le 9e (pour ceux qui sont dans le Centre, par la ligne 7 ou à vélo ce n'est pas loin).
J'y suis allé très régulièrement jusqu'au vendredi 13 mars.... et puis le 14 mars, toutes les piscines ont fermé. Le confinement a commencé le 16 mars et je me suis dit que je n'allais pas pouvoir renager avant longtemps.
Et puis, comme d'autres j'ai vécu à peu près bien cette longue période sauf que faire mes 1000m en crawl me manquait énormément. J'ai commencé à avoir des douleurs dans le dos alors que jusque-là mes séances de natation intensive m'avait toujours épargné ce mal du siècle. J'ai appris que le 22 juin, les piscines de la Ville rouvraient. Je ne me suis pas précipité... d'autant plus que toutes les piscines que j'ai l'habitude de fréquenter étaient fermées : la piscine Valeyre, mais aussi la piscine Drigny (aussi dans le 9e), la piscine Marie Marvingt (Ex piscine Saint-Merri) et même la piscine concédée des Halles. En plus j'étais super occupé car mon métier de prof m'a donné un boulot intensif jusqu'à la toute fin de juin.
Finalement, le 29 juin, je me suis décidé à me rendre dans une piscine que je ne connaissais pas et qui était rouverte : la piscine Catherine Lagatu dans le 10e arrondissement (métro Parmentier). Mon abonnement s'était achevé le 17 mai mais j'expliquais en caisse que comme je n'avais pas pu utiliser mon abonnement depuis le 13 mars, il me paraissait normal que mon abonnement soit prolongé d'environ donc 2 mois. C'est ce qui avait été pratiqué certaines années précédentes quand les piscines avaient été fermées pour cause de grèves répétées : il avait été possible en passant en caisse d'obtenir un prolongement de l'abonnement. On me laissa simplement entrer en me donnant un billet gratuit.
J'ai refait la même opération, le 30 juin mais là on me montra une circulaire placardée sur la vitre de la caisse qui expliquait les règles à suivre pour obtenir un prolongement de l'abonnement. Je dis au caissier que j'allais le faire. En attendant on me donnant encore une fois un ticket gratuit.
Rentré chez moi je cherchais à retrouver la circulaire sur Internet... mais je ne trouvais RIEN. Le lendemain (donc le 1er juilllet), retour à la piscine Catherine Lagatu et j'expliquais que je n'avais pas trouvé cette circulaire sur Internet. On m'expliqua que c'était normal... car elle n'était pas sur Internet. Je me dis que la seule solution était donc de prendre en photo cette longue circulaire pour comprendre ce que j'avais à faire. A la caisse on me donna un ticket gratuit en me disant que c'était la dernière fois car la prochaine fois il fallait que je prouve que j'avais fait les démarches.
Du coup dès le 2 juillet, je me décidais à regarder de près ce qu'il fallait faire d'après la circulaire que j'avais photographié : il fallait envoyer par courrier (je l'ai souligné dans la photographie ci-dessus) au "service des piscines et des baignades" de la Ville de Paris boulevard Bourdon (dans le 4e [donc dans Paris Centre !]) les références de l'abonnement et solliciter un prolongement de celui-ci. J'écrivis donc ma lettre et je la postais dès le 2 juillet au matin.
Je me présentais à la piscine Catherine Lagatu avec la copie de ma lettre en disant que j'avais fait les démarches mais là on me répondit que ce n'était plus possible de me donner un billet "gratuitement" et qu'il fallait que je paie une entrée... Ce que je fis.Je me dis qu'il fallait que je prenne mon mal en patience. Le lundi 6 juillet, j'allais nager à la piscine Marie Marvingt dans le 4e arrondissement car elle venait de rouvrir. Là, le personnel n'était même pas au courant de la procédure de prolongement possible de la carte trimestrielle et donc je préférais à nouveau payer mon entrée sans même essayer de discuter.
Dans le même temps, je me rendis compte que les deux piscines les plus poches de chez moi : Drigny et Valeyre seraient fermées pendant tout l'été... pour travaux. Comme de toute façon, je n'avais toujours pas de réponses du service des piscines de la Ville, je me dis qu'il valait mieux que je me rende à la piscine des Halles qui était la piscine ouverte la plus proche de chez moi et où je pouvais prendre une carte de 10 entrées pour 45€. Je suis donc aller nager à la piscine Suzanne Berlioux des Halles à partir du 8 juillet... en attendant de recevoir le prolongement de mon abonnement trimestriel pour pouvoir aller dans des piscines de la Ville.
Le courrier affranchi le 17 juillet au tarif de 0,57€ arriva chez moi le 22 juillet (près de 20 jours après ma demande).
La lettre datée du 16 juillet avait un aspect un peu étrange. Une feuille photocopiée un peu de travers et qui surtout ne faisait même plus référence à mon nom ou à mon numéro d'abonné :On m'y indiquait clairement qu'il fallait que je me présente en caisse pour faire tamponner ma lettre et que par la suite il faudrait que je présente cette lettre pour obtenir le droit d'entrée pendant trois mois, avec donc la nécessité de passer à chaque fois en caisse (c'est important pour la fin de cette histoire) :
Je décidais donc de retourner muni de ma lettre à la piscine Catherine Lagatu. On me fit un ticket sans problème sans même me mettre de tampon mais je me dis que ce n'était pas très grave. J'y retournais les jours suivants. Finalement, le 24 juillet, un caissier mit un tampon sur la lettre comme cela était prévu.
Par la suite, de fin juillet à début septembre, même si la piscine Catherine Lagatu n'était pas tout près de chez moi. J'y suis allé très régulièrement. J'ai trouvé le personnel toujours aimable et surtout la piscine était toujours ouverte aux horaires annoncés avec un caissier présent puisque pour pouvoir entrer il fallait que je trouve une personne pour me délivrer un billet en présentant la fameuse lettre. Début septembre, j'ai fait un tweet (lisible par mes 21 000 abonnés) pour manifester ma satisfaction :
Je me disais que ça tombait bien puisque comme je n'ai pas cours le lundi je pourrais donc y aller. Je m'y présentais donc avec beaucoup d'espérance le lundi 7 septembre... et là... déception. Un panneau indiquait que finalement la réouverture était reportée au... 8
Le 8 septembre, ayant fait part de mon agacement sur twitter, cela me permit d'avoir en réponse un tweet de la mairie du 9e prévenant que finalement la réouverture était encore repoussée... au 9 :Finalement, ce samedi 12 septembre, j'ai réussi à aller à la piscine Valeyre et à y... nager ! Le caissier aimable a lu ma lettre. Il semble que j'étais le premier qu'il rencontrait qui avait eu le courage de faire toutes ses démarches. Il me demanda si j'avais la carte d'abonnement trimestriel originale car le courrier ne permettait pas de savoir si la lettre était bien à moi. Je lui dis qu'il avait tout à fait raison et je lui présentais donc en plus de la lettre aussi mon coupon trimestriel (qui apparaît en début d'article) et là j'ai réussi à obtenir le Graal : un ticket d'entrée pour la piscine Valeyre qui indiquait que j'avais le droit d'y entrer dans le cadre de mon abonnement :
Mon but n'est pas du tout d'accabler le personnel des piscines (surtout que comme on l'a compris dans cet article je les rencontre très souvent et la plupart d'entre eux sont plutôt sympas). Par contre l'organisation du service public des piscines municipales me donne parfois envie de hurler. La procédure utilisée pour ce qui paraît un droit légitime (le prolongement d'un abonnement payé) était digne de l'époque de l'URSS finissante. Quant à l'organisation des services qui conduit à avoir une caisse à être vide de tout personnel pendant la période d'ouverture (alors qu'en période de COVID il peut quand même sembler normal qu'un caissier ou une caissière soit là pour vérifier le nombre de personnes qui entrent dans la piscine), je ne pense que cela soit digne d'un service public d'une grande métropole mondiale.
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