Comme l'indique le cartel, cette oeuvre signée Simon Guillan (1589-1658) représente Charlotte-Catherine de la Trémouille, princesse de Condé qui a vécu de 1568 à 1629
Il s'agissait ainsi d'un puissant personnage. Son mari, Henri Ier de Bourbon-Condé, cousin d'Henri IV était prince du sang. C'est pourquoi elle est représentée avec une cape de fleurs de lys :
Le cartel explique aussi que cette statue faisait partie d'un monument funéraire somptueux :
Celui était situé dans le couvent de l'Ave-Maria.
Ce couvent se trouvait dans l'actuel 4e arrondissement. Il a donné son nom à une rue :
Cette rue est située entre la rue des Jardins Saint-Paul et la rue Saint-Paul :
Elle avait initialement un autre nom comme on le voit quand on regarde attentivement une plaque du XVIIIe siècle gravée à un angle :
Il s'agissait de la rue "des Barrés". Ce nom faisait référence à la tenue des religieuse, les Clarisses intallées dans le couvent de l'Ave Maria. C'est ce nom de rue des Barrés qui apparaît sur le plan Turgot des années 1730 :
Cela permet de voir que le couvent était relativement immense : il s'étendait de l'actuelle rue de l'Ave Maria au sud jusqu'à l'actuelle Rue Charlemagne :
On voit au nord de la parcelle (à gauche sur le plan) la chapelle du couvent et le cloître :
Ce couvent était ancien. Il avait pour origine un grand béguinage fondé par le roi Louis IX au XIIIe siècle, il a accueilli plusieurs centaines de béguines (c'est-à-dire des femmes veuves qui étaient prises en charge par l'Eglise).
Ce couvent a été réformé au XVe siècle pendant le règne de Louis XI et il a été pris en charge par l'ordre des Clarisses. Au sein de cet ordre religieux, les "Damiénistes", aussi appelées "les filles de l'Ave Maria", étaient celles qui respectaient une règle particulièrement austère.
Le couvent a été dissout en 1790 et a été transformé en caserne qui a fermé ses portes en 1867. Les bâtiments ont été détruits en 1878 pour laisser place notamment à une extension du lycée Charlemagne.
Quant à la rue des Barrés, elle a pris le nom de rue de l'Ave Maria en 1867 pour éviter la confusion avec la rue des Barrés, située à quelques centaines de mètres de là au chevet de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais.
L'actuel square Marie Trintignant avait aussi pour nom "square de l'Ave Maria". Quand il a pris ce nom le regretté Jean Rincé avait protesté lors d'une séance de question auprès de la mère de l'époque, Dominique Bertinotti, pour regretter qu'en faisant disparaître le nom de "square de l'Ave Maria", on contribuait à faire disparaître la mémoire de ce lieu qui avait joué un rôle si important dans cette partie du 4e arrondissement.
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