jeudi 6 janvier 2022

MMCCCLXXXI : Au 68 rue Jean-Jacques Rousseau, un immeuble où a vécu une grande Dame du XVIIIe siècle

 

 

Au 68 rue Jean-Jacques Rousseau, rue située à l'Ouest de l'église Saint-Eustache, mon attention a été attirée par une plaque que je n'avais jamais remarquée et située à droite du porche d'entrée :

On y apprend qu'à cet endroit Jean-Jacques Rousseau a été le secrétaire de Mme Dupin de 1745 à 1751. Cela m'a donné envie d'aller dans la cour qui est vraiment superbe :

Une fois dans la cour, en se retournant, on peut observer une horloge solaire :

On peut voir cet édifice sur le plan Turgot des années 1730. A l'époque la rue Jean-Jacques Rousseau s'appelait "rue plâtrière" (à ne pas confondre avec la rue du Plâtre située dans le 4e arrondissement) :

Mme Dupin s'est installée dans cet immeuble en 1739 avec son mari Louis Dupin. Ils y ont d'abord été locataires car ils ont dû quitter un autre édifice -célèbre- de Paris Centre qu'ils avaient acquis en 1732, l'Hôtel Lambert :

Ils doivent vendre cet hôtel après la mort en 1739 du très riche et très influent banquier Samuel Bernard dont Madame Dupin était la fille naturelle. Par contre, elle a pu conserver avec son mari une autre superbe propriété achetée elle en 1733 : le château de Chenonceau.

Madame Dupin, née en 1706 sous le nom de Louise de Fontaine a eu un destin exceptionnel. Elle a notamment été peinte par le portraitiste Nattier :

Son salon littéraire et scientifique de la rue Plâtrière était un des plus célèbres du Siècle des Lumières. L'Hôtel particulier où il était installé initialement appelé Hôtel de Vins du nom du locataire qui l'occupait avant les Dupin : le Marquis de Vins d'Agoult de Montauban alors que le propriétaire était Nicolas Bouret de Vezelay (1677-1756). Après la mort de celui-ci, les Dupin qui étaient locataires depuis 1739, ont pu acheter l'hôtel le 22 février 1758. Après la disparition de Louis Dupin à cet endroit même en 1769, l'Hôtel est devenu la propriété du fils de ce dernier, issu d'un premier mariage, Louis Claude Dupin de Francueil qui est lui-même mort en 1786. Il passe alors entre les mains de la fille de ce dernier, Suzanne Dupin de Francueil (1751-1812).

Louise Dupin a gardé la propriété du château de Chenonceau où elle décédée en novembre 1799 à l'âge de 93 ans.

Alors que la rue où était située son hôtel particulier, la rue plâtrière a été rebaptisée rue Jean-Jacques Rousseau par une décision de l'Assemblée Constituante en 1791,  il n'existe pas de rue qui rende hommage à Louise Dupin dans Paris. 

Contrairement à ce qu'on peut lire parfois, George Sand- qui s'appelait Amandine Lucile Dupin- n'est pas l'arrière-petite-fille de "Madame Dupin" car elle descend de Louis-Claude Dupin qui (comme déjà mentionné plus haut) était issu du 1er mariage de Louis Dupin avec Marie-Jeanne Bouilhat de Laleuf (décédée en 1720) et qui en 2e noce a épousé Louise de Fontaine, devenue célèbre sous le nom de "Madame Dupin".

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