mercredi 24 décembre 2025

MMDCCCLIX : La crèche de Noël de Notre-Dame 2025

  

Comme presque chaque année depuis la création de ce blog en 2008, je publie un reportage photo à propos de la crèche de Notre-Dame de Paris. Après le setteciento napoletano pour le Noël 2024 lors de la réouverture de la cathédrale (voir article du 18 janvier 2025), c'est une crèche traditionnelle provençale que l'on peut admirer dans le déambulatoire Nord du choeur de Notre-Dame.

Voici un reportage photo en allant de droite à gauche :

On peut voir plusieurs métiers et artisans dans cette crèche. Par exemple dans cette première partie, une boulangerie :


 Voici, ensuite la partie centrale et celle de la gauche de la crèche :

Les personnages, notamment les bergers, traversent un pont :

 On voit les moutons qui arrivent dans un espace occupé par un puits :

Les bergers et leur troupeau se dirigent vers la partie la plus importante, celle où est représentée la Nativité :


On peut alors y voir, entre le bœuf et l'ane, Marie et Joseph, autour de l'endroit où sera déposé l'enfant Jésus dans la nuit de Noël,  :


 La crèche se prolonge vers la gauche avec la suite du village provençal :


 Tout à gauche, on peut voir un pressoir avec à l'arrière-plan un potier :

 Et pour finir, une vue de l'ensemble de la crèche, cette fois depuis l'extrémité gauche :


 * articles relatifs aux crèches de Noël depuis 2008 :

- la crèche de 2008 (article du 25 décembre 2008)

- la crèche de 2009 (article du 23 décembre 2009)

- la crèche de 2010 (article du 25 décembre 2010)

- la crèche de 2011 (article du 23 décembre 2011

- la crèche de 2012 (article du 25 décembre 2012

- la crèche de 2014 (article du 25 décembre 2014

- la crèche de 2015 (article du 25 décembre 2015

- la crèche de 2016 (article du 24 décembre 2016

- la crèche de 2017 (article du 23 décembre 2017

- la crèche de 2024 (article du 18 janvier 2025

 

samedi 20 décembre 2025

MMDCCCLVIII : Les statues du Louvre (34e volet) : Lalande par Jean-Joseph Perraud


 Voici le 34e épisode de la série relative aux statues qui décorent la cour du Louvre. Il concerne la statue de de Lalande l'on peut voir sur la rotonde de Beauvais  :

La statue de de Lalande est la première en partant de la droite :


 Joseph Jérôme François de La Lande est né, le 11 juillet 1732, à Bourg-en-Bresse et il est mort à Paris, le 4 avril 1807. Il est plus connu sous le nom de Jérôme Lalande ou de Lalande. C'est une astronome. Il a étudié le système solaire en proposant en 1751, avec l'abbé de Lacaille,  un mode de calcul de la distance de la Terre à la Lune. En 1769, il a présenté des travaux sur l'orbite de Vénus. De 1789 à 1798, i a fait paraître une "Histoire céleste française" dans laquelle il décrit plusieurs dizaine de milliers d'étoiles.

Pendant la Révolution, il a  participé à la mise en place du calendrier révolutionnaire instauré en 1793. Il est aussi le co-fondateur du bureau des longitudes créé en 1795, année où il devient aussi directeur de l'Observatoire de Paris,fonction qu'il conserve sous le Consulat et l'Empire jusqu'à sa mort en 1807.

Il occupe dans l'histoire de l'art aussi un rôle important : la publication, en 1769, du Voyage d'un François en Italie en 1765/1766, a joué un rôle pour la redécouverte des Antiquités romaines.

La statue est une  œuvre de Jean-Joseph Perraud, né le 26 avril 1819 à Monay (Jura) et mort  dans le 6e arrondissement de Paris le 2 novembre 1876. Perraud a représenté de Lalande tenant une lunette astronomique :

Il a derrière son pied droit, une sphère armillaire et, derrière, à sa gauche des livres :

On doit aussi à Jean-Joseph Perraud, la statue de Saint Laurent à la tour Saint-Jacques (voir article du 10 août 2021).

mercredi 17 décembre 2025

MMDCCCLVII : Au 89, rue Saint-Martin, la "maison de l'Annonciation", et les questions qu'elle pose...

 

Au 89, rue Saint-Martin (Paris 4e), on trouve la "maison de l'Annonciation". On peut y voir au 1er étage, entre les deux fenêtres, un bas relief représentant une annonciation, c'est-à-dire le moment où pour les Chrétiens, l'archange Gabriel est apparu à Marie pour lui annoncer qu'elle allait avoir un enfant et lui aurait apporter un lys, symbole de virginité.

Or, on peut voir dans l'angle en bas à droite, la date à laquelle ce décor a été réalisé :

On peut lire 1682.

Or, ce qui m'a longtemps laissé perplexe, une information répétée à de nombreux endroits explique qu'on trouvait à cet endroit le "siège des Blancs Manteaux". Cet ordre monastique nommé "serviteurs de la Sainte Vierge" a été fondé à Marseille en 1223 et approuvée par le pape Alexandre IV en 1254. Les frères adoraient le mystère de l'Annonciation. Ils étaient vêtus de blancs d'où leur surnom de "Blancs Manteaux". 

Ce qui m'a longtemps interpelé c'est que le couvent des Blancs Manteaux, situé entre la rue des Blancs Manteaux et la rue des Francs Bourgeois, est situé à 10mn à pied du 89, rue Saint-Martin. Voici les sites pour s'en rendre compte sur un plan Turgot des années 1730 :

Ma perplexité a été encore plus grande quand je me suis rendu compte que l'ordre des Blancs Manteaux avait disparu dès 1274 par une décision du deuxième concile de Lyon. Le couvent des Blancs Manteaux a, suite à cela, été attribué à l'ordre de Saint Guillaume, appelé les Guillemites, qui eux étaient vêtus de noir. Cela a conduit les Parisiens a les appelés les "mal nommés", puisque des moines habillés en noir habitaient au "Couvent des Blancs Manteaux".

Par contre, je ne comprends pas comment on peut prétendre qu'en 1682, le 89 rue Saint-Martin était le siège des Blancs Manteaux puisqu'ils avaient disparu 600 ans plus tôt...

Je pense donc qu'en fait, cette maison était liée à l'ordre de Annonciation. Un ordre monastique féminin fondé en 1501 par Jeanne de France, fille de Louis XI, épouse de Louis d'Orléans (devenu Louis XII qui la répudia en décembre 1498). La règle de "L"annonciade" a été approuvée, par le pape Alexandre ,le 14 février 1501. Les sœurs portaient un scapulaire rouge, un voile noir, un ruban bleu avec une médaille d'argent et...  un manteau blanc. Jeanne de France a été canonisée en 1742 et elle est fêtée le 4 février.


 L'ordre de l'Annonciade avait un couvent à Paris dans le quartier de Popincourt. Les sœurs étaient appelées les Annonciades de Popincourt.  Elles possédaient un assez vaste espace (10 ha) propice aux maraîchages comme on peut le voir sur le plan Turgot :

Ce monastère était suffisamment éloigné du centre de Paris (à l'emplacement de l'actuelle église Saint-Ambroise dans le 11e arrondissement)  pour que l'on comprenne qu'une résidence (avec un espace de revente de la production du couvent) soit installée au cœur de Paris comme cela se faisait pour d'autres monastères de la région parisienne.

Le couvent des Annonciades de Popincourt a fermé en 1782, avant la Révolution française. 

Pour ajouter aux questions que pose cette façade, on peut se demander si elle date elle aussi de 1682. L'ensemble a un aspect qui rappelle plutôt le XVIIIe siècle. Il est donc possible que cette Annonciation est été installée à cet endroit à posteriori et soit donc un remploi.

La maison de l'Annonciation du 89, rue Saint-Martin a été au XIXe siècle un espace commercial :

- une graineterie vendant de l'avoine et du fourrage comme le montre cette gravure de 1878 :

puis un marchand de vin quand ce lieu a été photographié par Atget :

Quoi qu'il en soit, la maison de l'Annonciation doit donc conduire à de plus amples investigations pour confirmer ou pas, le lien avec l'Ordre de l'Annonciade. Si certaines ou certains ont des lumières à ce sujet, ils peuvent me contacter ou laisser un commentaire.

dimanche 14 décembre 2025

MMDCCCLVI : Les illuminations de Noël 2025 de l'île Saint-Louis


 Après l'article que j'ai consacré aux illuminations de la rue Saint-Honoré et de la rue des Prouvais (voir article du 8 décembre 2025), en voici un autre consacré à celles de l'île Saint-Louis.

On peut commencer à les observer depuis la pointe ouest de l'île :

avec les illuminations de la rue Jean-du-Bellay :

Cependant, il ne faut pas manquer de se mettre dans l'enfilade de la rue Saint-Louis-en-l'Île :

Les éclairages sont vraiment superbes.

 

Bravo à l'association des commerçants de l'île Saint-Louis "Au fil de l'eau" d'avoir organisé le financement de ces illuminations (pris en charge à 30% par le budget de la mairie de Paris Centre).

 

J'avais consacré un article aux illuminations de Noël de l'île Saint-Louis en 2014 (voir article du 27 décembre 2014) et en 2015 (article du 28 décembre 2015) alors qu'en 2016 l'île n'avait pas été illuminée (voir article du 14 décembre 2016).

 

jeudi 11 décembre 2025

MMDCCCLV : Le triptyque de Moulins pour quelques mois au Louvre

 

Depuis quelques jours, on peut voir une merveille de la peinture : le triptyque de Moulins qui est normalement exposé dans la cathédrale de cette ville, préfecture de l'Allier (et où je l'ai vu il y a une bonne dizaine d'années). Après avoir été restauré par le le C2RMF (Centre de Recherche et de Restauration des Monuments Français), il est exposé jusqu'en septembre 2026 au Musée du Louvre.

Le couronnement de la Vierge dans la partie centrale a retrouvé l'éclat de ses couleurs :


 L'oeuvre est due au peintre Jean Hey qui a été actif dans le dernier quart du XVe siècle. Les commanditaires sont représentés dans les panneaux latéraux :

avec à gauche, Pierre II, duc de Bourbon (1438-1503) :

et à droite son épouse, la puissance Anne de Beaujeu (1461-1522), fille de Louis XI et régente de France en 1483/1491 et 1494/1495, avec derrière elle leur unique enfant, Suzanne (1491-1521) :

Anne de Beaujeu est une femme trop méconnue : elle a exercé le pouvoir avec beaucoup d'intelligence pendant la minorité de son frère Charles VIII. Un sens de l’État digne de son père, Louis XI.
 

 La façon dont le triptyque est exposée au Louvre permet d'admirer les détails des personnages, ce qu'on ne pouvait pas du tout faire dans la cathédrale.  De plus, on peut aussi voir le revers du triptyque qui est décoré d'une très belle grisaille. Ici la partie droite qui représente une Annonciation :

 

 A voir avant septembre 2026 car, après, il faudra aller jusque dans l'Allier pour le voir !

 



lundi 8 décembre 2025

MMDCCCLIV : De superbes illuminations de Noël cette année rue Saint-Honoré et rue des Prouvaires



Cela fait des années que je consacre des articles aux illuminations de noël (j'en ai même fait toute une série à propos de celles que l'on trouvait rue Rambuteau [Voir par exemple mon article du 25 décembre 2023]). Le fait de décorer les rues au moment des fêtes est un moyen de donner un peu de baume au cœur dans cette période de l'année où il fait nuit tôt. 

Pour que des illuminations soient mises en place, il faut une initiative et un financement des commerçants. Cela implique la création d'association et des démarches qui permettent une prise en charge (très partielle) par les pouvoirs publics. Tel est le cas de l'association Halles Saint-Honoré, grâce à laquelle, cette année, la rue des Prouvaires et la partie la plus à l'Est de la rue Saint-Honoré sont joliment décorées cette année. Un grand bravo aux commerçants pour cette belle initiative.

L'angle de la rue des Prouvaires et de la rue Saint-Honoré en regardant en direction de l'ouest

La rue Saint-Honoré, avec d'arriver à l'angle avec la rue des Prouvaires, en regardant vers l'est

La rue des Prouvaires, depuis la rue Saint-Honoré, en regardant vers le sud

La rue Saint-Honoré au niveau de la fontaine de la Croix du Trahoir en regardant vers l'ouest.

samedi 6 décembre 2025

MMDCCCLIII : Les rues de Paris Centre : la rue du Plat d'étain

  

Voici un nouvel article de la série consacrée aux rues de Paris. Il concerne une petite rue du 1er arrondissement. Elle ne fait que 57m de long et relie à l'ouest, le 4, rue des Déchargeurs et à l'est, le 25, rue des Lavandières-Sainte-Opportune.

La partie Ouest de la rue en regardant en direction de la rue des Déchargeurs

La partie est de la rue en regardant en direction de la rue des Lavandières-Sainte-Opportune

La rue existait déjà sur le plan dit de Bâle de 1550, même si son nom n'est pas mentionné :

Elle est représentée de manière très visible sur le plan Turgot des années 1730 :


 en voici un détail :


 Cette rue semble avoir existé dès le XIIIe siècle, au moment où les Halles ont commencé à devenir le principal marché de Paris après leur intégration dans l'enceinte de Philippe Auguste à la fin du XIIe siècle. Elle porte ce nom en raison d'un hôtel du plat d'étain qui en 1489 appartenait aux frères Simon et Etienne de Lille.

Il est amusant de constater que dans Paris Centre, on trouve toujours aujourd'hui une rue du plat d'étain mais il est situé plus au nord-est, dans le 3e arrondissement, au 69, rue Meslay :

Pour en revenir, à la rue du Plat d'étain, mon appareil photographique a pris cette vue étrange :