Je fais partie des Parisien(ne)s qui fréquentent très assidument les piscines municipales de Paris. Un service municipal dont je suis un usager depuis bien avant 2001 (Je précise ça pour un actuel maire adjoint à la ville de Paris, M. Brossat qui a une telle méconnaissance de la capitale qu'il a affirmé récemment que les services publics à Paris avaient commencé à cette date).
Or, je suis conduit à écrire cet article à propos d'un service public municipal qui connait bien des difficultés depuis de nombreuses années. J'ai publié en 2020 un article à propos de la façon dont les abonnements avaient été remboursés pour la période du COVID : "Dans l'univers kafkaïen des piscines de la ville de Paris" (article du 12 septembre 2020).
Celui-ci va consacrer un sujet qui est un serpent de mer depuis des années : la grève perlée dans les piscines municipales*. Mme Hidalgo, ex inspectrice du travail, s'est targuée pendant la campagne présidentielle d'être la championne du dialogue social. Cependant, au moins pour ce qui concerne la gestion du personnel des piscines, j'ai du mal à voir quelles sont ses compétences.
Cela fait des années que le personnel des piscines est en grève de manière sporadique et que j'observe une certaine indifférence des élus (de tout bord) qui semblent s'en moquer éperdument. En ce mois de décembre, j'ai observé que certaines d'entre elles étaient en grève. C'était le cas le samedi 3 décembre comme on le voit ci-dessous avec un panneau photographié à la piscine Valeyre (Paris 9e) :
Ce jour là pourtant, la piscine la plus proche, la piscine Drigny était ouverte. Le lendemain le dimanche 4 décembre, la piscine Valeyre était ouverte.Mystère donc.Ce week-end, la piscine Valeyre était à nouveau en grève le samedi toute la journée comme on le voit ci-dessous :
mais la nouveauté par rapport au week-end du 3 décembre est que cette fois la piscine Drigny était aussi en grève :
Autre différence par rapport au week-end du 3 décembre, cette fois-ci, ce matin, la piscine Valeyre était aussi en grève le dimanche comme on le voit avec la photo publiée au début de cet article. Je m'y suis présenté à 8h30 car j'avais pris soin de vérifier sur le site Paris.fr qu'elle était ouverte. Contrairement à ce qu'affirment certains sur Twitter qui m'ont soutenu que ce site était absolument fiable concernant l'annonce des ouvertures et des fermetures de piscines, j'ai eu à nouveau un exemple de cas dans le quel le site n'était pas informé de la fermeture comme le montre cette capture d'écran faite à 9h21 (donc plus d'une heure après que j'ai trouvé portes closes à la piscine Valeyre) : le site site n'était toujours pas informé de la fermeture.
Le site était si peu fiable que je me suis rendu jusqu'à la piscine Drigny en redoutant qu'elle ne soit aussi fermée mais - ô miracle-, elle était bien ouverte.
Je ne suis pas le seul à être un nageur assidu dans les piscines parisiennes. Nous sommes un certain nombre à être à bout. Le prix de l'abonnement n'a cessé d'augmenter (il est désormais de 43€). Cet abonnement ne donne pas accès aux piscines qui sont gérées par des entreprises privées (comme par exemple la piscine Suzanne Berlioux des Halles) et qui sont très rarement fermées en raison d'un conflit social.
Je suis très attaché au droit de grève. C'est un droit garanti constitutionnel et il est important que tout salarié ou tout agent public puisse faire entendre son mécontentement. Il m'est d'ailleurs moi-même arrivé de faire usage de ce droit. Cependant, il faudrait que l'on soit davantage informé concernant les motifs des grèves dans les piscines (si un syndicat veut préciser les revendications de ce mouvement je suis totalement prêt à publier un addendum à cet article). Il est absolument nécessaire qu'un dialogue social véritable soit mis en place pour régler UNE BONNE FOIS POUR TOUTE le conflit. De plus, il serait bien que le site Paris.fr soit hyper réactif et informe en temps réel de l'ouverture des piscines. Une application qui permettrait de signaler depuis les établissements que la piscine est fermée éviterait aux usagers d'avoir la frustration de se retrouver des portes closes.
La natation est -de mon point de vue- le meilleur des sports. Les piscines municipales sont un service public qui permet l'accès de ce sport à toutes les catégories sociales. On peut y voir notamment un grand nombre de retraité(e)s pour qui elles sont un lieu de sociabilité. Il serait bon que tou(te)s les élu(e)s parisien(ne)s -de la majorité comme de l'opposition- s'intéressent vraiment à ce sujet. Paris ne peut pas être en 2024 une ville olympique et laisser péricliter à ce point un service public si important pour la pratique du sport dans la capitale.
* voir mon article du 25 mars 2015 : "Grèves dans les piscines : pour une médiation concluante".
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